Récit #285 – Sans les mains

Par Élodie Parent

Lorsque j’entre dans mon appartement, je lance mon sac à dos sur le sol, pousse un long soupir, passe devant ma coloc, Olivia, assise sur son fauteuil, son laptop sur les genoux et je m’affale sur le divan.

Elle me lance un regard.

— J’ai eu une journée de merde, lance-je.

— Raconte.

— Tsé, le gros travail de session, l’étude de marché que je faisais pour mon cours d’administration dans mon cours de stratégie marketing… Ben je me suis fourrée. Mais vraiment fourrée d’aplomb. J’ai eu un… D.

— Mais tu as genre travailler dessus genre presque deux semaines, 4-5 heures chaque soir…

— Je sais ! C’est ça qui fait c’est frustrant. J’ai rapidement fait le calcul, pis j’avais vraiment besoin au minimum d’un B pour ce travail. Rendu là, c’est sûr que j’échoue le cours. Pis pour rendre ça encore pire… C’est un cours préalable à pratiquement tous mes cours de la session prochaine. Je vais perdre une session entière !

— As-tu été voir ton professeur à la fin du cours ?

— Oui ! Il a pris un gros 20 minutes pour m’expliquer pourquoi il ne pouvait pas réviser ma note, etc. J’étais tellement désespéré que… j’ai fait quelque chose que j’aurais pas dû.

— Tu l’as envoyé chier ?

— Non… Pire !

— Je ne sais pas à quoi j’ai pensé…

— Quoi ?

— J’ai… J’ai comme essayé de flirter avec lui.

— Non…

— Oui ! J’étais désespérée. Je lui ai fait les yeux doux, j’ai replacé mes seins dans mon soutien-gorge… Et je lui ai dit avec un ton niais : « Je suis prête à tout. Vraiment tout. »

— Et ?

— Ben il m’a regardé d’un et il a dit avec un ton très très sérieux : « Je vous suggère d’étudier sérieusement. Avec un peu de chance, si vous faites un sans-faute à l’examen final, vous pourriez avoir la note de passage. »

Je pousse un autre soupir et j’ajoute :

— Après ça, garantis qu’il n’en laissera pas passer une. Il va scruter à la loupe mon examen pour savoir relever chacune de mes erreurs. Pis tu sais quoi la cerise sur le gâteau… Ils sont juste deux profs à donner ce cours-là. J’ai une chance sur deux de me le retaper la session prochaine.

Juste comme je termine ma phrase, la porte d’entrée s’ouvre. C’est Félix, le chum d’Olivia, qui entre. Il me regarde, comprends que je ne suis pas d’humeur, et me lance : « Qu’est-ce qu’il y a ? »

Ne voulant pas me répéter, je me lève, lance à Olivia : « Explique-lui. Moi, j’ai besoin de méditer un peu. » Et je me dirige vers ma chambre, ferme la porte derrière-moi.

Le lendemain matin, lorsque je réveille, je remarque que j’ai reçu une notification sur mon WhatsApp. Une personne que je ne connais pas. J’hésite à simplement effacer la conversation sans l’ouvrir, mais je vais quand même y jeter un coup d’œil.

— Tu es vraiment prêt à tout ? Réponds uniquement moi par oui ou par non. Rien d’autre.

Je suis surprise de voir ça. Je me redresse dans mon lit. Je me doute bien que c’est mon professeur qui m’écrit. Je ne sais pas trop quoi faire. Mais après quelques instants de réflexion, je me dis, qu’au point où j’en suis rendu, que je n’ai rien à perdre. Alors je réponds :

— Oui.

— Voici les règles de cette conversation. Transgresse s’en qu’une et ma proposition ne tiendra plus.

Quelques secondes plus tard, il ajoute :

— Règle #1: Tu ne peux utiliser que deux mots. Oui ou non. Rien d’autre. Pas d’émoji. Pas de like. Juste oui ou non.

— Règle #2: Tu ne peux pas garder de copie de cette conversation. Tous les messages que je t’enverrais s’effaceront automatiquement 5 minutes après être lu. Si tu prends une capture d’écran, je recevrai une notification.

— Règle #3: Tu ne plus m’adresser la parole dans la vraie vie, ni en public, ni en privé.

Il y a une pause.

— D’accord avec les règles ?

— Oui.

— Alors, toujours prête à tout ?

— Oui.

— Tu as juste qu’à vendredi pour me faire une vidéo. Tu choisis un gars. N’importe qui. Ton chum, ton meilleur ami, un étranger, ça n’a pas d’importance. Et tu le suces. Tu lui fais la meilleure pipe de sa vie. Tu le laisses jouir dans ta bouche et tu avales… tout ! Et attention, tu n’as le droit que d’utiliser ta bouche… Pas de main. Et tu lui demandes d’immortaliser ça dans une vidéo. Bien important : Pas de masque. Pas de floutage. Pas de censure. N’oublie pas d’attacher tes cheveux, je veux bien voir ton visage. Dès que tu l’auras fait, reviens dans cette conversation, ne dis rien, envoie-moi le fichier vidéo et j’exaucerai ton vœu.

En lisant la dernière bulle de texte, je me lève d’un coup. Je sors de ma chambre rapidement. Je ne prends même pas la peine de frapper.

— Méga-urgence Oli ! lance-je alors qu’ils se réveillent en sursaut.

Je lui mets mon téléphone entre les mains. La conversation toujours ouverte.

— Oh fuck. Je ne m’attendais vraiment pas à ça, lance-t-elle.

Cette fois-ci, c’est Félix qui prend mon téléphone. Et il réagit rapidement. Il prend son propre téléphone sur la table de chevet, et il prend une photo de la conversation avec celui-ci.

— Non ! lance-je. Il a dit de ne pas prendre de capture !

— L’application est capable de détecter les captures d’écrans, mais pas les photos prises avec un autre appareil. Crois-moi. Il fallait que tu gardes une preuve de cet échange.

Lorsqu’il me redonne mon téléphone, les premiers messages en début de conversation ont déjà commencé à s’effacer automatiquement. Il commence alors à s’étirer les bras alors qu’il termine de se réveiller.

— Mais là, qu’est-ce que tu vas faire ? me demande Olivia.

— Aucune idée, répondis-je. Tout comme toi, je ne m’attendais vraiment pas à ça.

— Je dois avouer que c’est quand même brillant de faire ça de cette manière, lance Félix, en relisant la conversation sur son propre téléphone. Il ne s’est pas nommé. Il n’a jamais dit en mot ce qu’il te promettait en échange, il garde tout sous-entendu. Il te force à utiliser un vocabulaire simple t’empêchant de le compromettre. Il t’empêche de lui parler dans la vraie vie. Il utilise un compte anonyme. Dans cette application, les communications sont cryptées.

Il réfléchit quelques secondes additionnelles.

— C’est… parfait ! ajoute-t-il. En plus, il n’y a pas de conséquence si tu refuses ou l’ignores. Même si tu te rends à la direction avec cette photo, cet échange ne prouve rien. Il n’aura qu’à nier en être l’auteur… et ça sera classé sans suite.

— Alors… Qu’est-ce que tu me suggères ? demande-je.

— Tu sais quoi. Tu ne veux pas prendre une session de retard ? Fais-le. Il te laisse même le choix de la queue à sucer !

Olivia pousse un soupir.

— Tant qu’à y être, dis-lui que tu es volontaire pour fournir la queue !

Il rit.

— Quand même pas… Quoi que… Non !

Olivia se tourne vers moi.

— Pense-y bien, lance-t-elle. Imagine qu’il poste ça sur Internet.

— Nah, lance Félix. Il a l’air trop intelligent pour ça. Ça l’exposerait trop. Tu pourrais probablement convaincre un policier qu’il y a un lien entre la révision de ta note et la vidéo publiée sur Internet. Et il pourrait saisir son téléphone, son ordinateur pour en obtenir la preuve formelle. Il a beaucoup plus à perdre que toi s’il la publie.

Je suis assis sur le divan lorsqu’Olivia et Félix rentrent ensemble. Félix, en me voyant, me demande :

— Pis, est-ce que tu as prise une décision ?

Je fronce les sourcils.

— Est-ce que tu peux me laisser seule avec Olivia, s’il te plait ?

Olivia se tourne vers lui.

— Va m’attendre dans ma chambre… (Alors qu’il s’éloigne) Et n’écoute pas notre conversation !

— Oui, oui.

Elle s’assoit à côté de moi sur le divan. Je prends une grande inspiration et je dis :

— Je vais le faire !

— Non !? lance-t-elle surprise.

— Oui !

— J’ai pas le choix. Je ne peux pas me permettre de perdre une session entière. Je le sais que ce n’est pas sans risque. Mais je vais le faire.

— As-tu déjà une idée avec qui tu vas le faire ?

Je garde un petit silence. Je la regarde dans les yeux. Et elle devine :

— Félix ?

— Oui, dis-je lentement. Écoute, je ne me vois pas faire ça avec mon ex, ni un étranger. Félix est déjà au courant de toute l’histoire. J’ai aucune attirance pour lui. Je le sais qu’il est propre et respectueux. C’est le seul candidat. Je ne veux pas créer de chicane. C’est pour ça que je te le demande en premier avant de lui en parler. Est-ce que je peux sucer ton chum ?

Olivia est troublée par ma question. Elle fait quelques débuts de phrases qui ne font pas de sens. Et elle finit par prendre une grande inspiration.

— Okay. Okay. Mais à deux conditions. Un. Je veux être là. Je promets de ne rien dire, de te laisser faire ce que tu dois faire, mais je ne veux pas que vous ne soyez seuls à aucun moment. Deux. Tu promets, même s’il te supplie, de ne jamais lui donner une copie de cette vidéo.

— Parfait.

Elle se lève et elle marche vers la porte de sa chambre. Félix sort et il vient nous rejoindre au salon. Olivia se tourne vers lui.

— Noémie a décidé de le faire.

— Pour vrai, lance-t-il.

— Oui. Alors… On en a discuté ensemble. Et c’est ta queue qu’elle va sucer, lance-t-elle.

— Quoi ? demande-t-il étonné.

— Tu m’as bien compris. Elle va sucer ta queue. Mais là, ne va pas t’imaginer que je vais faire pareil qu’elle. Tu sais que je ne suis pas une fan des pipes, encore moins du sperme dans la bouche.

On passe quelques minutes à discuter de l’aspect technique : comment placent le téléphone, valider l’éclairage, l’angle. Et quelques autres minutes à discuter brièvement du scénario, qui sera excessivement simple pour lui : Il ne bouge pas, il ne dit rien, sauf pour me prévenir discrètement lorsqu’il est sur le point de jouir, il n’a juste qu’à bandé, et de me laisser faire.

Il va prendre sa douche alors que je me prépare. Même si je ne planifie pas me dénuder. J’en profite quand même pour mettre un chandail avec un décolleté, je me mets un peu de fondations sur le visage pour cacher quelques imperfections de ma peau… Et, bien entendu, comme mon professeur me l’a demandé, j’attache mes cheveux.

Lorsqu’il sort de la douche, il porte une robe de chambre. Moi, je suis déjà agenouillée, les mains dans le dos, sur un coussin devant le fauteuil du salon. Il s’approche de nous, il s’assoit. Je peux déjà voir la bosse dans la robe de chambre. Olivia approche le pied de micro qu’on a bricolé rapidement, elle y attache mon téléphone valide l’angle, et la qualité de l’image. Elle touche l’écran et elle me fait un pouce en l’air.

Félix ouvre sa robe de chambre. Et j’ai une première surprise. Sa queue, sans être exagérément longue ou grosse, est quand même impressionnante. Je regarde la lentille de la caméra de mon téléphone, lui fait un petit sourire, je m’humidifie un peu les lèvres. Et je donne un baiser sur le bout de sa queue. Je lèche lentement son manche, la base de sa queue. Lorsque je reviens à son gland, j’ouvre la bouche et je le laisse doucement entre mes lèvres.

Alors que je fais des mouvements de va et viens avec ma tête, je fais bien attention de bien regarder la caméra afin de créer un contact visuel avec mon professeur.

Alors que les minutes s’écoulent, je deviens de plus en plus à l’aise et je me permets des mouvements plus grands d’enfoncer la queue de Félix plus loin dans ma gorge.

Lorsque je reçois finalement le signal d’Olivia que cinq minutes se sont écoulé, j’augmente l’intensité. Je serre les lèvres autour de sa queue, j’augmente la cadence. Je prends plus de risque, enfonçant sa queue encore profondément dans ma gorge. Je pousse de petits gémissements alors que je continue ma fellation.

C’est tellement intense que je commence à suer un peu. Je sens des gouttes de sueur qui longe mes tempes. J’ai vraiment envie d’utiliser mes mains avec de donner une pause à mes lèvres, ma mâchoire, mais je me retiens.

Je finis par recevoir le signal de 10 minutes d’Olivia. Je prends alors une petite pause pour échanger quelques mots. Je prends ma voix la plus sensuelle et je lance : « Je veux sentir ton sperme chaud me remplir la bouche ». Je reprends ma pipe. Après quelques instants, j’ajoute. « Je veux le sentir en moi, le sentir couler dans ma gorge. »

Lorsque je reçois le signal des 15 minutes, je sors le paquet. Je lèche, je bouge la tête, essaie de créer une succion intense autour de sa queue. Lorsque je prends des pauses, je ne fais qu’ouvrir la bouche. Alors que je regarde sa queue, je vois une petite goutte de liquide blanc qui s’échappe du bout de sa queue. Je n’ai même pas besoin du signal, je sais qu’il est sur le point de jouir.

J’encercle son gland avec mes lèvres et je le sens jouir dans ma bouche alors qu’il pousse des râlements saccadés. Lorsque je sens qu’il a terminé d’éjaculer d’ouvre la bouche, montre à la caméra que j’ai bien la bouche pleine. Et j’avale d’un coup. Je vois quelques coulisses de spermes qui coulent le long de son manche. Je les lèche sans attendre. Et lorsque sa queue est bien propre, je regarde une dernière fois la lentille de la caméra, je dis : « Merci » et je fais un petit clin d’œil.

C’est à ce moment qu’Olivia lance : « Et… coupez ! » Je prends une serviette que j’avais laissée à mes pieds et je m’essuie le visage.

— C’était… intense ! lance-je.

Je me lève lentement alors que je me masse les mâchoires. J’en profite pour remercier Olivia.

— Heille, vraiment merci de m’avoir prêté la queue de ton chum. Je ne sais pas ce que j’aurais fait si tu avais dit non.

Elle ne sait pas trop quoi répondre.

— Et bien… Y’a pas de quoi.

Après un petit silence, Félix lance :

— Et moi alors ? Je ne sais pas si vous savez comment difficile c’est de jouir uniquement d’une fellation… sans les mains en plus… Honnêtement, quand on a atteint le 15 minutes, j’ai commencé à avoir un doute que je ne serais peut-être pas capable de jouir…

— Merci, dis-je.

— Je t’ai vu fermer les yeux, dit Olivia. Dis-moi. À quoi pensais-tu ?

— Je… C’est un secret, dit-il en refermant sa robe de chambre. Entre moi et ma queue… lance-t-il avec un petit sourire.

Je reprends mon téléphone. Je vérifie rapidement que tout s’est bien enregistré. Et je vais dans ma chambre. Rapidement, je coupe les quelques secondes au début et à la fin de la vidéo, celles où l’on peut entendre Olivia parler alors qu’elle démarre et arrête la vidéo.

J’hésite un peu. Mais je décide de ne pas regarder ma performance. Je l’envoie directement à mon professeur dans mon WhatsApp. J’attends 15, 20, 30 minutes… 45 minutes. Et je finis par recevoir un simple petit message de la part de mon professeur :

— Vœu exaucé.

Dès que je lis ça, je me connecte sur le portail de l’université. Je navigue frénétiquement dans les menus jusqu’à finalement voir que la note de mon travail de session a été révisée. Pour être un B.

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