Récit #124 – Les retrouvailles – Chapitre trois – Meurtre, trahison et cauchemars

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Paralysée par la peur, je regarde Caroline sans dire un mot. Elle dépose le chaudron sur le comptoir à côté d’elle, pour ensuite s’approcher de moi. Instinctivement, je reculai jusqu’au sofa dans lequel j’étais installée pour lire. Je trébuchai et m’y assis. Elle en fit autant dans le fauteuil dans lequel l’agent Messier était installé. Le silence s’installa durant de longues minutes, jusqu’à ce qu’elle se décide à parler:

— Enfin seule toute les deux. J’avais raison pas vrai?

Je jetai un regard furtif sur l’horloge sur le manteau de la cheminée, Patrick serait bientôt là, autant gagner du temps et la faire parler.

— oui tu as raison mais ce n’est pas pour les raisons que tu penses. Patrick est un homme que j’ai connu il y a plusieurs années. Nous avons été amants.

— Et maintenant, vous vous êtes retrouvés. Que c’est… romantique, dit-elle sur un ton sarcastique. Reste quand même que ce poste me revenait, et que t’avais pas le droit de l’avoir. Elle se leva brusquement et me gifla. Je m’effondrai sur le sofa avant de pousser un gémissement de douleur. Elle reprit sa place sur le fauteuil et resta silencieuse, à me regarder fixement.

— Qu’est-ce que tu comptes faire?, demandai-je d’une petite voix. Tu vas me tuer?

— J’en ai l’intention en effet. Mais pas tout de suite. Nous attendons un invité spécial, et je ne compte ne rien faire jusqu’à ce qu’il soit ici.

— Patrick?

— tu verras en temps et lieux. Maintenant, la ferme!

Elle n’avait pas haussé le ton, pourtant, je me recroquevillai sur moi-même. Il y eux soudain un énorme éclair qui nous aveugla toute les deux momentanément, suivit d’un coup de tonnerre assourdissant. J’en profitai pour me jeter par-dessus le dossier du divan pour ensuite courir au hasard des couloirs. La pénombre était quasi-totale et, ne connaissant pas la maison, je manquai plusieurs fois de trébucher. J’entendais Caroline derrière moi, qui me poursuivait. Je revins dans la cuisine et je trébuchai sur le corps de l’agent Messier, toujours inconscient. Dans un éclair de génie, je m’emparai de son arme, et la pointai sur Caroline, lorsqu’elle surgit, à son tour, dans la cuisine. Me regardant intensément, elle ricana et dit:

— Pose ton jouet. Tu n’as pas le cran de t’en servir.

Je ne bougeai pas d’un millimètre, restant braquée sur elle. Un bruit derrière moi attira mon attention.

— Lâche ton arme Jessie, me dit Sawyer, en pointant son arme sur Caroline.

Soulagée, je la déposai sur le sol, près de l’agent Messier.

— Dieu merci!, dis-je, soulagée. Vous êtes…

Je m’interrompis car il venait de braquer son arme dans ma direction. Il se rapprocha ensuite de Caroline, qui vint se lover contre lui.

— Alors l’histoire de votre femme et de votre fille, c’était des mensonges?, demandai-je au bord des larmes.

— Non. C’est réellement arrivé, répondit Sawyer.

— Pourquoi?, demandais-je. Pourquoi vous nous faites ça?

Je marquai une pause.

— Où est Patrick?

— Je l’ai déposé en ville comme prévu. Il n’a rien à voir dans cette histoire.

Soulagée, je me détendis légèrement. Je jetai un coup d’oeil furtif à l’horloge derrière Sawyer, il était presque 20h00 maintenant.

— Alors, vous allez me tuer, c’est ça?, demandai-je

— Oui mon amour, tue-la, intervint Caroline, en embrassant et câlinant son amoureux.

— Comment vous en êtes arrivés là?, voulus-je savoir.

— J’ai rencontré Caroline quelques semaines après le drame et suis tombé amoureux d’elle. Quand elle m’a appris l’injustice dont elle avait été victime, j’ai tout de suite su qu’il fallait que j’y remédie.

— Maintenant tue-la mon amour, dit à nouveau sa complice.

Elle détourna son regard pour l’embrasser à pleine bouche. Voyant que leur attention était détournée par le baiser qu’ils échangeaient, je me baissai prudemment, sans faire de bruit, et m’emparai à nouveau du pistolet, pour ensuite détaler dans les couloirs. Sawyer tira, mais me manqua de peu. La balle alla se loger dans le mur près de ma tête. Devant moi, à environ cinq mètres, il y avait une grande fenêtre qui donnait sur la forêt, là où nous avions pêcher ce matin. J’empoignai solidement le pistolet et m’y précipitai. Je passai au travers la vitre et atterris sur la pelouse. Je me relevai en titubant, avant de me diriger vers la forêt. Sawyer tira de nouveau dans ma direction, mais me manqua de peu encore. Je me réfugiai dans la forêt. Ignorant l’escalier de bois, je descendis la pente abrupte en courant et en trébuchant, la pluie rendant le sol boueux et glissant. Je me retrouvai très vite trempée, et glacée jusqu’aux os. Je tombai rapidement face au lac. Prise d’une soudaine inspiration, je me séparai de la veste du tailleur que je portais encore et l’abandonnai sur la berge. Par la suite, je tentai de remonter par un autre chemin, sachant que Sawyer et Caroline seraient à ma recherche. Je m’aidais avec les arbres et je pus remonter sans trop de difficultés. Je retournai à la maison et tentai de réveiller l’agent Messier. Il se redressa, portant la main à sa tête.

— Qu’est-ce qui s’est passé? me demanda-t-il, confus.

— Il faut y aller, ce serait trop long à expliquer.

Il se leva tant bien que mal et je le soutins jusqu’à sa voiture. Lorsque j’ouvris la portière, Caroline surgit derrière moi pour me plaquer au sol. Je tentai de la repousser suffisamment pour utiliser le pistolet et ses mains se refermèrent sur ma gorge. Je ne pouvais plus respirer. Je commençais à perdre conscience, lorsque j’entendis un coup de feu. Caroline tomba sur moi de tout son poids, ses mains se relâchant tout à coup autour de mon cou. Je toussai et inspirai profondément, avant de tenter de repousser le corps de Caroline, qui avait pris une balle dans la tête. L’agent Messier vint à mon aide, son arme de cheville encore à la main. Il me dégagea et m’aida à se relever.

— Montez dans la voiture. Nous partons d’ici, me dit-il.

Alors que je montais, un autre coup de feu retentis et L’agent Messier s’effondra au sol, une balle dans le dos. Sawyer surgit tout à coup devant moi. Il m’agrippa par les chevilles et me tira à l’extérieur. Je tentai de m’accrocher à ce qui se trouvait à ma portée, en vain. Il m’étrangla d’une main et de l’autre, il pointa son pistolet sur ma tempe. Je fermai les yeux et attendis qu’il fasse feu. Un coup de feu retentis bel et bien, pas de son pistolet, mais de celui de l’agent Messier, qui s’effondra par la suite, mort. Je repoussai le corps de Sawyer et je m’enfermai dans la voiture patrouille où se trouvait une radio.

— Ici la voiture de l’agent Messier. Il a été tué par l’agent Sawyer. J’aurais besoin d’aide.

— Identifiez vous mademoiselle, me demanda la voix désincarnée de la radio.

— Je m’appelle Jessie, et j’ai été victime d’une agression ce matin et ce soir. Je suis à la maison de vacance de l’agent Sawyer.

— Je vous envoie des renforts.

Je m’enfermai dans la voiture de patrouille. J’étais épuisée, trempée jusqu’aux os et je tremblais de partout. Une voiture arriva dans le stationnement. Je reconnus la voiture de Patrick. Suivaient derrière lui quatre voitures de patrouille. Je sortis de celle où j’étais en titubant et Patrick dû me rattraper, car je m’effondrai lorsque j’arrivai à sa hauteur. Il me prit dans ses bras et m’emmena à l’intérieur de la maison.

— Il lui faut des vêtements secs. Allez dans le coffre de ma voiture, demanda-t-il à un des policiers. Il y a un sac contenant des habits pour nous deux.

Le policier s’exécuta, puis, revint quelques instants plus tard avec le sac. Quant à moi, je dérivai, sur le bord de l’inconscience. Les policiers eurent le tact de se retourner lorsque Patrick m’aida à me changer. Il me passa un pantalon de survêtement, un débardeur et me recouvrit avec une épaisse couverture de laine, puis, il me mit des ballerines aux pieds. Je reconnus l’odeur et la texture, c’était la couverture que ma grand-mère m’avait fait. Mon amoureux me rapprocha des flammes de la cheminée et me chanta un chant créole. L’un des policiers me mit une tasse de thé fumant dans les mains. Je bus celui-ci à petites gorgée. Des ambulanciers vinrent m’examiner, J’avais plusieurs hématomes et de plaies due aux branches dans la forêt, ainsi que des éclats de verre dans les mains et les genoux.

— On va l’emmener avec nous pour plus de sécurité. Elle a une hypothermie légère, et plusieurs coupures et contusions à faire examiner.

Je m’installai sur la civière et ils me mirent dans l’ambulance, tandis que Patrick nous suivit dans sa voiture. Je continuai à serrer contre moi la couverture de ma grand-mère. Une fois à l’hôpital, Je fus examinée par le médecin de garde, le docteur Lewis. Je lui narrai ce qui m’était arrivé, et elle m’écouta patiemment en me soignant.

— Vous avez vécu toute une aventure, me dit-elle après qu’elle ait eu terminé.

Elle posa sa main sur mon épaule et la serra amicalement, avant de me faire un sourire rassurant. Elle ouvrit la porte et fit entrer mon amoureux.

— Sa température est revenue à la normale, et j’ai bander les plaies. Les pansements pourront être retirés dans quelques jours. Vous pouvez rentrer chez vous.

— Merci Docteur, dit Patrick.

Il m’aida à me lever et déposa ma couverture sur mes épaules. Nous sortîmes dehors, la pluie avait cessée, et le vent s’était calmé. Nous arrivâmes à la voiture, dans laquelle mon amoureux m’installa précautionneusement. Il prit ensuite le volant et nous conduisit jusqu’à son immeuble. Il s’installa à sa place de parking et Albert vint de nouveau nous saluer.

— Qu’est-ce qui vous est arrivé?, me demanda-t-il.

— Nous avons eu… Un accident, résuma Patrick. Tout va bien maintenant.

— Des déménageurs sont venus porter les effets personnels de Jessie. Je suis monté avec eux. Ils ont tout déposé dans le salon.

— Parfait Albert merci infiniment. Vous finissez votre service dans une heure c’est ça?

— Oui.

— Pourquoi ne pas vous joindre à nous pour dîner ce soir?

— Avec plaisir.

Les deux hommes se sourirent, et nous montâmes dans l’ascenseur. Une fois dans son appartement,

Patrick m’installa sur le divan en face du foyer au gaz. Il alluma celui-ci et me borda avec ma couverture.

— Reposes-toi maintenant. Tu as vécu beaucoup d’émotions depuis hier.

Je l’entendis refermer le rideau derrière lui et je dormis avant qu’il n’ait atteint la cuisine. Il me semblait n’avoir dormis que quelques minutes, lorsqu’il me tira du sommeil, une heure plus tard. L’odeur émanant de la cuisine était appétissante. Enveloppée dans ma couverture, je sortis du salon. Albert était déjà dans

la cuisine, devant une assiette de riz créole, et de viande de boeuf. Je m’installai en le saluant et mon amoureux posa une assiette devant moi. Je mangeai avec enthousiasme, c’était délicieux. Nous discutâmes de tout et de rien pendant le repas. Puis, Patrick narra les aventures que nous avions vécu ces dernières 48h. Il dût s’arrêter à mainte reprise, laissant le temps à Albert de digérer ce qu’il entendait.

— En effet, c’est beaucoup d’émotion en très peu de temps. Vous devriez prendre quelques jours afin de prendre soin d’elle, dit Albert en faisant un clin d’oeil dans ma direction. Je lui rendis son clin d’oeil et lui fit un sourire. Ensuite, je baillai à m’en décrocher la mâchoire. Patrick m’emmena dans le lit en haut de l’escalier et m’y allongea. Je m’endormis avant qu’il ne descende l’escalier. Des éclats de voix me réveillèrent très tôt le lendemain matin.

— Elle a vécu beaucoup d’émotions depuis deux jours. Je n’irai pas la réveillée pour votre bon plaisir.

— Monsieur, s’il vous plaît, dit une voix que je ne reconnut pas. J’ai besoin de sa déposition.

J’ouvris les yeux, encore endolorie, et je reconnu mon vieil ourson blanc en peluche. Sa vue me rassura, et je le pris dans mes bras et le serrai fort contre moi. Je me levai avec difficulté et les deux hommes s’interrompirent lorsqu’ils m’entendirent descendre le petit escalier, mon nounours en peluche dans les

mains. Je saluai le policier d’un signe de tête, avant de me blottir dans les bras de mon amoureux. Nous nous dirigeâmes dans la cuisine, et Patrick déposa un bol de lait chaud devant moi. Je le bus à petite gorgées, restant silencieuse pour l’instant aux question de l’enquêteur. Ce ne fût que lorsque j’eus finis mon bol, que je regardai l’homme de loi avec résignation.

— Je sais que vous avez encore besoin de repos, mais j’ai besoin d’avoir tous les détails de ce qui vous est arrivé ces derniers jours.

Je me lançai dans le récit de nos aventures à Patrick et à moi. Nous apprîmes, du même coup, que Sawyer avait caché à tous le monde sa relation avec Caroline et que c’était grâce à lui qu’elle se « volatilisait » chaque fois qu’ils étaient près de l’attraper. Quant à moi, je narrai mon histoire, comme si elle était arrivée

à quelqu’un d’autre. Je me sentais totalement détachée de tous ces évènements. Il était près de midi, lorsque l’inspecteur prit congé de nous. Patrick me tint longtemps dans ses bras. Nous réalisions à quel point nous avions failli nous perdre, une seconde fois. il relâcha son étreinte et posa un doux baiser sur mon front.

— Tu as faim?, me demanda-t-il.

— Oui. Mais j’aimerais prendre une douche avant. Tu veux la prendre avec moi?

— Volontiers, me répondit mon amoureux.

Je retirai mon pantalon de survêtement et mon débardeur et j’entrai sous la cascade d’eau chaude. Patrick me rejoignit quelques instants plus tard. Il prit un peu de gel douche, qu’il fit mousser entre ses mains et massa mes omoplates, frôlant un hématome sur mon côté gauche. Je gémis de douleur et il s’interrompit.

— Non n’arrête pas s’il te plaît. Ça fait du bien.

Il poursuivit, massa mes reins quelques minutes. Je sentis son sexe durcir dans mon dos. Je pris ses mains et les ramenai sur mon ventre, pour le sentir contre moi. Elles remontèrent ensuite sur mes seins, qu’il malaxa tout en douceur. Je passai ma main entre nous et j’empoignai son sexe, que je branlai doucement. Patrick dirigea l’une des siennes vers mon bas ventre. Ses doigts agacèrent mon clitoris et je me tortillai contre lui, en gémissant. Je me retournai et l’embrassai langoureusement, entourant son cou de mes bras. Avec précaution, il me souleva et me plaqua contre le mur de la douche, avant de me pénétrer avec une lenteur exquise. Je serrai mes jambes autour de lui afin de le sentir au plus profond de moi. Ses coups de reins se firent lent, mais intense.

— Je t’aime, me dit-il entre deux coups de reins.

— Je t’aime, lui répondis-je.

Je le serrai fort contre moi et je jouis entre ses bras, tandis qu’il se déversait en moi. Tout en douceur, il se retira et me déposa sur le plancher de la douche. Il arrêta l’eau, et m’enroula dans une grosse serviette moelleuse, avant de s’envelopper lui aussi dans une serviette plus petite.

— Qu’aimerais-tu manger?, me demanda-t-il, désireux de me faire plaisir.

— Pourquoi pas des crêpes?

— Avec des fruits?

Je hochai la tête, avant de m’installer au comptoir. Patrick alluma la radio et, don’t worry, be happy de Bob Marley, se mit à jouer. Mon amoureux chanta doucement en duo avec le chanteur, en mesurant la farine. Je me joignis à lui et nous nous sourîmes.

— Je vais devoir défaire mes cartons après notre petit-déjeuner. Tu veux m’aider?, demandais-je.

— Bien sûr.

Une fois le repas terminé, je passai un pyjama bleu pastel et mes pantoufles violette, alors que Patrick passait un pantalon de survêtement noir et un chandail gris. Tandis que nous nous mettions au travail, on sonna à l’interphone de l’ascenseur. Patrick alla appuyer sur le bouton d’appel et demanda:

— Qui est-ce?

— C’est Agnès, votre secrétaire. Je passais dans le coin, et j’ai eu envie de prendre des nouvelles de notre protégée.

— bien sûr, je vous ouvre.

L’ascenseur monta lentement et Patrick souleva la grille. Agnès entra et fit la bise à son patron, avant déposer un sac remplis de victuailles sur le comptoir. Ensuite, elle se dirigea vers moi. Elle m’examina avant de me prendre dans ses bras d’un air bien veillant, presque maternel.

— Vous voulez un coup de main?, nous proposa-t-elle.

— Bien sûr, nous répondîmes de conserve Patrick et moi.

Nous mîmes en tout et partout presque trois heures pour tout déballer et installer dans le loft de mon amoureux. Au bout de deux heures cependant, Agnès et Patrick durent continuer le travail seuls, car j’eus un mal de tête qui me donna des étourdissements. Je terminai l’après-midi, sur le sofa, devant la cheminée

au gaz, qui diffusait une douce chaleur.

— Vous avez faim?, demanda Agnès.

Nous acquiesçâmes, et elle sortit divers plats du sac qu’elle avait déposer sur le comptoir. Patrick esquissa un geste pour lui venir en aide, mais elle refusa.

— Laissez-moi m’occuper de vous aujourd’hui. Retournez au salon auprès de Jessie. Elle alluma la radio, et changea de station. Elle syntonisa un poste de musique classique et fur Elise de Bethoveen remplis la pièce. Lovée contre mon amoureux, je me laissai bercée par la douce musique. Une odeur de tomate, d’origan et de mozzarella emplis bientôt la pièce. J’en eus l’eau à la bouche. Nous nous levâmes du sofa lorsque nous l’entendîmes déposer les assiettes sur la table de la cuisine. Nous eûmes droit à une grosse portion de lasagne. Alors que nous nous asseyions à table, elle nous servit à chacun un verre de lait de chèvre, qu’elle venait d’acheter au marché. Il était frais et crémeux. Je goûtai à la lasagne, qui se révéla délicieuse. Personne ne dit un seul mot pendant le repas, savourant pleinement ce qu’Agnès nous avait préparé. Nos assiettes terminées, elle débarrassa et apporta le dessert. C’était une tarte aux pommes qu’elle avait également préparée. Elle en fit réchauffer trois parts, que nous dégustâmes avec une boule de glace à la vanille et un bout de fromage. Une fois le dessert terminé, Patrick fit la vaisselle, tandis que moi et Agnès jouions aux échecs, tout en bavardant de choses et d’autres. Je lui racontai tout en détail ce que j’avais vécu ces derniers jours. Elle fût impressionnée par mon courage et mon sang froid.

— Je suis contente que Patrick soit de retour dans ma vie, dis-je en le regardant. Ma vie était vide sans lui. Il me regarda à son tour, et me sourit. Après quelque minutes, Agnès demanda:

— Maintenant que tout est régler, dans combien de temps allons-nous réouvrir le bureau?

— Vous pourrez réouvrir dès demain. Vous gèrerez les clients, et prendrez leur commande. Je sais que vous en êtes capable. Quant à moi et Jessie, j’aimerais qu’elle se remette entièrement, avant d’envisager un retour au travail.

— Et pour les commandes?

— Envoyez-moi les devis et je travaillerai d’ici avec Jessie.

Agnès acquiesça, et me mit échec et mat.

— Félicitation, la complimentai-je. Vous êtes une adversaire redoutable.

Elle me sourit avant de se lever.

— Il est tard. Je reviendrai demain soir. J’ai passé une agréable soirée merci.

Elle me prit précautionneusement dans ses bras, avant de faire à nouveau la bises à son patron. Elle prit ensuite congé de nous, en descendant l’escalier de service.

— C’était gentil de sa part de venir ce soir, dis-je.

— Oui. Elle adore prendre soin de moi. Agnès est dans ma compagnie depuis que je l’ai lancée il y a une dizaine d’année. C’est une perle. Tu veux regarder un film?

Je hochai la tête et nous montâmes dans sa chambre. Il sortit une pochette de films et me la donna. Je l’ouvrit et en feuilletai les pages. Je tombai sur Sommet de Dante. Je lui donnai le disque et il le mit dans le lecteur DVD. Je me lovai dans ses bras, ôtant mes pantoufles d’un coup de pied. Patrick nous couvrit avec une couette moelleuse et je soupirai d’aise. Ma main droite caressa son torse et son ventre sous son chandail. Il soupira de contentement. Je descendis plus bas, laissant les poils de son bas-ventre me chatouiller les doigts. Je descendis encore, et j’effleurai son sexe du bout des doigts. Il était chaud et doux. Je l’empoignai et le caressai tout en douceur. Patrick gémit et m’embrassa. Je passai ma tête sous la couette et sortit son sexe, pour ensuite le prendre dans ma bouche.

— Oh oui, gémit mon amoureux. Suce-moi.

Je léchai la base de son gland, avant de prendre son sexe démesuré dans ma bouche. Je sentis ses mains appuyer sur ma tête afin de sucer plus en profondeur. Je le branlai doucement d’une main et de l’autre, je massai ses bourses. Ses gémissements se faisaient de plus en plus fort. Il me prit la tête, pour ensuite m’allonger sur lui. Ses mains malaxèrent mes fesses tout en douceur, avant de s’insinuer entre elles. Il testa à nouveau l’élasticité de mon anus, et je m’offris pleinement à sa caresse. Il me pénétra avec un doigt, puis un second. Mes gémissements allèrent crescendo, et, alors qu’il poussait ses doigts au plus profond de mon anus, je jouis intensément. N’ayant pas encore jouit, il nous fit rouler, et je me retrouvai sous lui. Il retira ses doigts de mon petit trou, prit le plug dans le tiroir de sa table de chevet et me l’enfonça dans l’anus, avant de me pénétrer tout en douceur. J’eus alors le même sentiment d’être remplie qu’il y a quelques jours à peine. Il adopta un rythme lent, s’appuyant sur ses bras et ses genoux plutôt que sur moi. Ses coups de boutoirs étaient intenses, mais restaient lent. Ils m’emmenaient toujours de plus en plus haut. Mes mains se posèrent sur ses fesses, afin de lui faire prendre un rythme plus accéléré. Il s’exécuta et passa une main entre nous deux, avant de titiller mon clitoris. Je jouis presque immédiatement, dans un hurlement presque libérateur. Tout mon stress et mes angoisses s’évacuèrent dans ce cri, me laissant pantelante, et étonnement légère. Je ne m’étais pas rendue compte que les évènements des derniers jours, m’oppressaient de la sorte. Patrick jouit lui aussi, en hurlant mon nom, me pressant contre lui comme si j’étais sa bouée de sauvetage. C’était ce que j’étais en fait. Tout comme lui était la mienne. Nous étions deux naufragés qui venaient d’apercevoir une bouée. La bouée qu’ils avaient tous deux cherchés depuis dix ans et qu’ils n’avaient pas réussis à retrouver depuis tout ce temps. Nous restâmes longtemps immobiles, savourant l’instant de bien-être qui suit la jouissance. Patrick éteignit la télévision, et me serra fort dans ses bras et nous nous endormîmes en quelques minutes. Je me retrouvai soudain dans le chalet, devant Caroline Quincy et Sawyer qui pointait son arme dans ma direction. Cependant, ce n’était pas l’agent Messier qui était allongé sur le sol, mais mon amoureux. Il n’était pas seulement assommé, mais il était mort. J’essayai, de me sauver comme la dernière fois, mais il me tira une balle dans la jambe. Je m’effondrai, et il se jeta sur moi, tout comme Caroline. Ils m’étranglèrent tous les deux et…

Patrick me secoua doucement.

— Jessie! Réveille toi!

Terrifiée par mon cauchemar, j’ouvris les yeux. La première chose que je vis, fût un Patrick soucieux.

J’éclatai aussitôt en sanglots. Mon amoureux me serra dans ses bras, me murmurant des mots en créole, jusqu’à ce que mes larmes se tarissent et que mes sanglots cessent.

— J’ai rêvé que tu étais mort, dis-je simplement.

— Chut… Je suis là. Tout va bien, me répondit-il. Rendors-toi.

Je m’allongeai à nouveau dans ses bras, et je sus presque immédiatement que je ne réussirais pas à me rendormir immédiatement. Je me concentrai sur le battement du coeur et de la respiration de mon amoureux, exhortant mon corps à se détendre. Je me rendormis d’un sommeil agité, alors que le soleil était presque levé. Je me réveillai vers midi, aussi épuisée que si je n’avais pas dormi. Patrick me regarda, inquiet, en me tendant un bol de café au lait.

— Tu veux qu’on aille voir un médecin? Qu’il puisse te prescrire quelque chose pour dormir?

Silencieuse, je hochai la tête entre deux gorgées de café, alors qu’il déposait devant moi une assiette de

fruits et un bol de yaourt à la vanille. Je posai mon bol de café vide, et m’emparai d’une fraise, que je mordillai distraitement. Elle était juteuse et sucrée. Une fois le petit déjeuner terminé, je passai un pantalon noir et un chemisier bleu pastel. Patrick, lui, passa un jean bleu foncé, et un chandail à col roulé noir. Nous descendîmes au stationnement sous-terrain, où le gardien qui était là le soir de mon arrivé, nous salua d’un signe de tête. Nous montâmes dans la voiture de Patrick, qui nous conduisit à l’hôpital, où nous revîmes le docteur Laramée.

— Bonjour mademoiselle! Vous avez une mine affreuse. Que puis-je faire pour vous?, me demanda-t-il.

— Je fais des cauchemars. J’aurais besoin de quelque chose pour m’aider à dormir.

— Je peux vous prescrire de la benzodiazépine. C’est un somnifère puissant, qui devrait faire l’affaire.

S’emparant d’un bloc de prescription, il griffonna quelques secondes, avant de me tendre la feuille.

— C’est une prescription pour un mois, à prendre au besoin. Vous reviendrez me voir par la suite, et on avisera.

— Merci Docteur, dit Patrick.

Il m’aida à me lever, et nous nous rendîmes à la pharmacie. Une fois la boîte de comprimés récupérée, nous rentrâmes à la maison.

— Tu veux en prendre maintenant?, me demanda Patrick.

Je hochai la tête, complètement épuisée. Mon amoureux regarda la posologie, et me tendit un comprimé, avec une bouteille d’eau. J’avalai le comprimé avec une gorgée, avant de monter à la chambre, Patrick sur les talons. Je m’allongeai par-dessus la couette, tandis qu’il me borda avec la couverture de ma grand-mère,

et me donnait mon ourson. Puis, il se coucha près de moi. Je serrai mon ourson contre moi, puis, je me laissai bercer par les battements de coeur et la respiration de mon amoureux, puis, le somnifère agit, et je sombrai dans un profond sommeil, dénué de rêves.

Récit #123 – Les retrouvailles – Chapitre deux – Du boulot à l’hôpital

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Je me réveillai tôt, prisonnière d’un enchevêtrement de bras et de jambes bicolore. Je tournai légèrement la tête dans la direction de Patrick qui dormait encore à point fermé. Je posai un léger baiser sur le bout de son nez et me tortillai en douceur pour m’extirper du lit sans le réveiller. Il gémit et se retourna sans se réveiller. Je descendis l’escalier et entrai dans la salle de bain. J’avais l’impression d’avoir couru plusieurs marathons d’affilé, tellement j’étais raide et courbatue. Entrant sous la douche, j’ouvris l’eau chaude et laissai le jet masser et détendre mes muscles raides. Je m’emparai du savon de Patrick et me lavai les cheveux. Une fois sortie de la douche, je m’enveloppai dans une serviette moelleuse. J’essuyai ensuite le miroir, examinai mon reflet et me souris à moi-même. J’étais heureuse d’avoir retrouvé l’homme que j’avais aimé, il y a de cela plusieurs années. L’oeil malicieux, je m’emparai de sa brosse à dent sur laquelle je mis du dentifrice. Une fois mes dents brossées, je passai à nouveau la chemise de mon amoureux et je

me dirigeai à la cuisine. Je commençai à préparer le petit déjeuner. Ce ne fût que lorsque je finissais de couper les oignons pour une omelette, qu’il me rejoignit à la cuisine.

— Bonjour mon amour!, me lança-t-il tout joyeux. Bien dormi?

— Merveilleusement bien, répondis-je. Tu as le temps de passer sous la douche. Ce sera prêt quand tu sortiras. Il alluma la chaîne stéréo au-dessus du frigo et la chanson are you ready? De three days Grace emplit la pièce. Je me mis à danser tout en fouettant les oeufs. Je les versai dans la poêle avec les légumes et mis le

pain à griller. Quelques minutes plus tard, Patrick sortit de la salle de bain, une serviette enroulée autour de la taille. Je plaçai devant lui une assiette fumante d’omelette ainsi que deux tranches de pain grillé, puis, je lui versai un grand verre de jus d’orange. Je m’en versai un également et m’installai à côté de lui pour manger mon petit déjeuner.

— Hummmm, dit-il. C’est délicieux mon amour. Merci.

Je lui souris en enfournant moi-même une bouchée. Une fois le petit déjeuner terminé, Nous nous habillâmes pour aller travailler. Nous prîmes l’ascenseur pour rejoindre sa voiture. Une fois dans le stationnement sous-terrain, le gardien de sécurité vint à notre rencontre. Ce n’était pas le même homme que la veille. Celui-ci était plus grand et costaud, quoi que, d’un certain âge.

— Bon matin Patrick, dit-il d’un ton joyeux.

— Bonjour Albert!, répondit mon amoureux. Laissez-moi vous présenter Jessie.

— Bonjour, dis-je timidement.

— Elle est très jolie. Prends soin d’elle et elle te le rendra au centuple, dit Albert en me prenant la main,

sur laquelle il déposa un doux baiser.

— C’est promis Albert. Bonne journée!

Albert nous salua d’un signe de tête avant de retourner à son poste. Quant à nous, nous montâmes dans la voiture et sortîmes du garage. Patrick alluma la radio et, à ma grande surprise, je reconnus les premières notes de, just give me a reason de pink. Je m’emparai de la main de Patrick et la serrai. Il me sourit tendrement avant de reporter son attention sur la rue. Nous arrivâmes au bureau en quelques minutes. Une fois dans le bâtiment, la secrétaire que j’avais vu la veille vint lui donner ses messages.

— Une des candidates qui est venue passer les entrevues d’hier est ici pour vous voir. Elle est dans la salle d’attente. J’ai insisté pour lui dire que vous aviez déjà trouver, cependant, elle insiste.

— Je m’en occupe. Merci beaucoup.

La secrétaire hocha la tête et retourna à son bureau. Nous passâmes devant la salle d’attente et nous reconnûmes la femme qui nous avait menacer la veille.

— Mademoiselle, dit Patrick d’un ton sec et autoritaire. Votre présence n’est plus requise ici! Si vous refusez de partir, je vais devoir appeler les autorités.

— Je veux passer cette entrevue!, s’obstina la fille. C’est injuste de lui avoir donner le poste sans nous avoir tous vu! C’est de la discrimination, du favoritisme!

— ÇA SUFFIT!, hurla Patrick. Je vous le répète mademoiselle, veuillez quitter cet immeuble, et ne plus jamais y remettre les pieds. Poussant un hurlement de rage, elle se jeta sur moi, me projetant violemment au sol, où je me frappai la tête avec force. Elle me frappa au visage à plusieurs reprises, et me tira les cheveux.

— Salope! C’était pour moi ce job! T’avais pas le droit!

Patrick la souleva comme si elle ne pesait pas plus qu’une plume et l’éloigna de moi. Mon nez saignait abondamment, ma lèvre était fendue et j’avais très mal à la tête.

— VOUS ÊTES DEVENUE FOLLE OU QUOI?, cria Patrick à la fille.

La sécurité arriva, avec sur leurs talons, la secrétaire.

— J’ai entendu du grabuge, dit-elle pour se justifier. J’ai préféré appeler la sécurité.

— Appelez la police, nous allons porter plainte pour voie de fait. Vous apporterez aussi de la glace s’il-vous plaît.

La secrétaire s’éloigna en silence. Les gardiens de sécurité avaient à peine esquisser un geste vers celle qui m’avait agressée qu’elle fit volte-face et se mit à courir. Les gardes restèrent figés quelques secondes, puis partirent à sa poursuite, mais revinrent quelques minutes plus tard, bredouille. Quant à moi, Patrick m’aida à me relever et appliqua la glace que sa secrétaire avait envelopper dans un mouchoir de tissu.

— Tu vas probablement avoir besoin de points de suture pour ta lèvre, me dit-elle.

— Nous allons aller à l’hôpital. Appelez-nous un taxi.

Le gardien de sécurité le plus jeune lança les clés de sa voiture à Patrick en disant :

— Prenez la mienne, c’est un jeep noir. Il y a le plein.

— Merci beaucoup, dit Patrick en souriant.

Puis, il m’aida à me lever, ne sachant pas si il fallait me porter, ou me laisser marcher. Il eut la réponse lorsque je fus prise d’un étourdissement et manquai de m’effondrer sur le sol. Il me souleva alors dans ses

bras.

— Comment tu te sens?, me demanda-t-il.

— J’ai mal à la tête et je suis étourdie.

Nous sortîmes de l’immeuble, escortés par les agents de sécurité. Une fois rendu à la jeep, Patrick me déposa pour ouvrir la portière. Je n’eus que le temps de me retourner que je vomis copieusement mon petit déjeuner.

— Vous feriez mieux de vous dépêcher de l’emmener à l’Hôpital, dit le plus vieux des deux agents de sécurité. Elle a dû se cogner la tête violemment sur le sol.

Patrick m’aida à monter sur le siège avant. Le jeune gardien me tendit un seau qu’il conserve dans son coffre. Je le remerciai d’un pâle sourire et il referma la portière. Patrick s’installa au volant et démarra en trombe. Un peu plus tard, sur la route, Un policier nous intercepta. Voyant mon état, il se renseigna sur mon état :

— Vous allez bien mademoiselle? Qui vous a fait ça?

— Écoutez monsieur l’agent, ce serait trop long à expliquer pour l’instant. Escortez nous jusqu’à l’hôpital et je vous expliquerai sur place d’accord?

— Bien sûr, accepta le policier.

Nous fûmes à l’hôpital en quelques minutes. Je me sentais tellement mal que je manquai m’assoupir à plusieurs reprise. Patrick me secouait pour que je reste éveillée. Il me prit dans ses bras et nous entrâmes, le policier sur les talons, à l’urgence. Je fus rapidement prise en charge par un médecin, tandis que Patrick

expliquait ce qui m’était arrivée, et décrivait la fille qui m’avait agressée.

— Vous permettez que je reste? J’ai fini mon service.

— Bien sur, acquiesça Patrick. C’est gentil de votre part.

Ils patientèrent environ 30 minutes quand un médecin vint les voir.

— Bonjour, je suis le docteur Laramée. Jessie a fait une légère commotion cérébrale dû à un choc à la tête. Nous lui avons donné un calmant pour la douleur, elle se repose.

— Pouvons-nous la voir?, demanda Patrick.

— Bien sûr, suivez-moi. Elle est groggy pour l’instant. Nous allons la garder en observation pour la journée. Elle devrait pouvoir sortir ce soir si il n’y a pas de complication. Elle devra être réveillée à toute les heures pour les 24 prochaines heures. Au moindre signe d’étourdissement ou de nausée, il faudra la ramener ici.

Le médecin poussa le battant de la salle d’examen et s’effaça pour laisser passer Patrick ainsi que le policier, puis, leur emboîta le pas. Il prit mes constantes et quitta la pièce, adressant un dernier regard rassurant aux deux hommes qui m’accompagnaient.

— Je vais appeler le poste, dit le policier. Qu’ils envoient des hommes. Qu’ils restent à l’entrée de la chambre en permanence. Il prit son portable et quitta la pièce. Patrick me prit la main et posa un baiser sur le bout de mes doigts.

— Mon amour, je suis tellement désolé…

— Non je vais bien, dis-je d’une voix pâteuse pour le rassurer. J’ai eu de la chance que tu interviennes à temps.

Le policier, de retour dans la pièce, vint vers moi et me dit:

— Deux hommes viennent monter la garde. Un restera dans la pièce avec toi, et l’autre restera cantonner à la porte de ta chambre. J’ai demandé à ce que tu aies une chambre privée. Des médecins viennent te transférer aux soins intensifs jusqu’à ce soir. Tu y seras placée sous le nom de jeune fille de ma mère. Les autres policiers arrivèrent au bout de quelques minutes, accompagnés par des brancardiers vinrent pousser mon lit jusqu’à l’ascenseur. Je me laissai guider, me contentant de regarder passer les néons du plafond. Une fois rendus à ma chambre, on me coucha dans mon nouveau lit et on me borda.

— Monsieur l’agent, dis-je d’une voix faible.

Il se pencha sur moi et attendit la suite.

— Quel est le nom de jeune fille de votre mère?

Le policier sourit et répondit:

— Sawyer.

— Merci beaucoup Sawyer, dis-je avant de sombrer dans un sommeil médicamenteux.

Sawyer s’adressa à Patrick :

— Si vous le permettez, Je vais rentrer chez moi, prendre une douche. Je suis de service depuis hier après-midi. J’aimerais revenir ensuite.

— Bien sur, je vous en prie, répondit Patrick. Prenez votre temps. Merci pour tout. Je n’aurais jamais cru être aussi content de me faire arrêter pour excès de vitesse.

Les deux hommes éclatèrent de rire, ce qui me fit gémir dans mon sommeil. Les deux hommes se firent signe de la main et Sawyer quitta la pièce. Patrick, quant à lui, se contenta de me tenir la main, tout en chantant des chants créole de sa voix douce et apaisante. Le Docteur Laramée revint au bout d’une heure

et me réveilla. Il me demanda mon nom, la date et mon adresse. Je répondis d’une voix endormis, avant de

sombrer de nouveau. Sawyer revint deux heures plus tard, habillé en civil. Il portait un costume gris avec une chemise bleue, son veston était ouvert et on pouvait distinguer les étuis de ses armes.

— Comment elle va?, demanda-t-il à Patrick.

— Le docteur Laramée vient de la réveiller et elle était encore bien orientée, donc, tout va bien pour l’instant. Vous voulez un café?

— Bien sûr, répondit Sawyer.

Patrick sortit de la pièce et se figea. La femme se tenait au comptoir, se renseignant à mon sujet.

— Sawyer, chuchota Mon amoureux. Elle est ici. Elle est au comptoir.

Le policier se leva et alla rejoindre Patrick et détailla la femme du regard. Elle portait un jean délavé, un haut jaune pastel et ses cheveux étaient détachés, tombant en vague dans son dos.

— Elle s’appelle Caroline Quincy. Elle est recherchée pour instabilité mentale. Son psy ne l’a pas vu depuis plusieurs mois, alors qu’elle état supposée s’y rendre une fois par semaine. Elle est en vadrouille depuis décembre. On avait pas encore réussis à mettre la main dessus. Elle est bipolaire à tendance maniaco-dépressive.

— Elle est venue postuler pour un poste d’infographiste pour ma compagnie. Expliqua Patrick à voix basse.

Sawyer fit signe au policier dans la pièce. Ils sortirent de la chambre sans faire de bruit, puis, se dirigèrent vers le bureau d’accueil. Caroline les vit et se mit à courir vers la sortie. Les deux policiers la poursuivirent, mais, elle fut plus rapide qu’eux. Elle sembla avoir disparue une fois dehors. Sawyer prit son portable et passa un appel.

— Envoyez du renfort. Il s’agit de Caroline Quincy. Elle vient de nous filer entre les doigts… Elle est venue à l’hôpital… J’en sais rien. Elle est de moins en moins prudente. Elle va finir par commettre une erreur. Je retourne au près de la victime.

Il raccrocha.

— Je vais remonter. Vous, attendez les renforts et fouillez les moindres recoins de l’immeuble et des environs.

— T’inquiète pas Sawyer. On va mettre la main dessus.

Sawyer ne répondit rien mais hocha néanmoins la tête, puis, il remonta vers ma chambre. Une fois de retour, il annonça la mauvaise nouvelle à mon amoureux.

— Ce qui rend cette fille très dangereuse, c’est qu’elle semble disparaître comme par magie chaque fois qu’on est sur le point de la coincer. Elle va finir par faire une erreur et cette fois, on l’aura. Patrick allait lui répondre mais il fût interrompu par son portable. Il s’éloigna pour ne pas me réveiller et répondit :

— Allô? Je suis encore à l’hôpital… Elle va bien. Elle dort pour l’instant… Annulez tous mes rendez-vous

pour les prochains jours et fermez le bureau jusqu’à nouvel ordre. Votre semaine de salaire vous sera quand même entièrement versée… Oui je sais, c’est un gros client… Non je ne peux vraiment pas faire autrement… Si vous voulez un petit conseil, partez voir votre famille pendant une semaine ou deux. Je vous contacterai si il y a du nouveau… Vous aussi soyez prudente. Il raccrocha.

— C’était Agnès, ma secrétaire. Elle voulais avoir des nouvelles.

— Vous aussi, vous feriez mieux de partir. Vous ne devriez pas retourner chez vous, dit Sawyer. J’ai une maison d’été si vous le souhaitez. Ce n’est pas le grand luxe, mais vous devriez vous en accommoder pour quelques jours.

— Pourquoi faites-vous tout ça pour nous Sawyer?, demanda Patrick.

— Parce que j’aurais aimer, il y a quelques années, que l’on fasse la même chose pour moi. On a arrêter un homme un jour. Il venait de commettre une série de viol. Il a été relâché en attendant son procès. Un soir, alors que je terminais mon service et que je m’apprêtais à rentrer chez moi, il s’y est introduit et il a violer et tuer ma femme. Il s’apprêtait à faire la même chose à ma fille de seize ans. Je l’ai abattu d’une balle dans la tête. Depuis, ma fille a maintenant 23 ans et continue de faire des cauchemars à toutes les nuits. Elle n’est plus la même depuis que c’est arrivé.

— Je suis sincèrement désolé Sawyer, dit Patrick.

— Voilà pourquoi je vous aide de cette manière. Je n’ai pas pu le faire pour ma famille et personne ne l’a fait pour nous.

— J’apprécie que vous le fassiez. Vraiment.

Le médecin entra de nouveau dans la chambre pour prendre mes constantes et me réveiller. Pour vérifier que j’étais toujours orientée. Cette routine se déroula durant quelques heures. L’un des collègues de Sawyer revint faire son rapport et je les entendis parler entre deux moments d’inconscience :

— Nous avons regardé partout, à l’intérieur du bâtiment, comme à l’extérieur. Nous n’avons rien trouver. Elle s’est de nouveau volatilisée. Elle a le don de disparaître.

— Continuez les recherches, ordonna Sawyer. Elle ne peut pas être bien loin.

Je n’entendis malheureusement pas la suite de la conversation car je sombrai à nouveau dans l’inconscience. Je m’éveillai peu de temps après, parfaitement alerte et affamée, quoi que encore un peu vaseuse.

— Mon amour! Comment tu te sens?, me demanda Patrick.

— Un peu vaseuse à cause des calmants. Mais la douleur est moins forte. Je me sens moins étourdie aussi.

Quelle heure il est?

— On est vers la fin de l’après-midi. Je vais chercher le docteur Laramée.

— Laissez Patrick, intervint Sawyer. J’y vais. Restez auprès d’elle.

Quelques minutes plus tard, le policier et le médecin firent irruption dans la pièce.

— Comment vous sentez-vous mademoiselle? Faible? Nauséeuse? Étourdie?

— Non pas du tout. Disons vaseuse et affamée.

— Ah bien! C’est bon signe. Nous allons vous apporter quelque chose de léger à manger. Si vous le gardez, nous vos donnerons votre congé.

Le médecin sortis de la pièce. J’eus un plateau environs une heure plus tard. Il était composé d’un bol de soupe au boeuf avec des légumes, d’un petit pain, un emballage de poires en quartier et un jus de fruit. Je m’emparai de ma cuillère et décidai de commencer par le dessert. Lorsque j’eus terminer mon maigre

repas, je repoussai mon plateau, étrangement repue.

— Quels sont les plans pour les prochains jours?, demandais-je.

— Je vous accompagne à ma maison d’été, répondit Sawyer. C’est en dehors de la ville et vous y resterez pour quelques jours.

— Et pour la fille qui m’a agressée?

— Elle s’appelle Caroline Quincy. Elle est activement recherchée présentement.

Il hésita un court instant avant de poursuivre:

— On va tout faire pour essayer de la retrouver.

— Qu’est-ce que vous ne me dites pas?

— Rien…

— Si… Vous me taisez un détail.

Sawyer soupira et dit :

— Elle s’est présentée ici. Elle était à l’accueil et Patrick l’a reconnue alors qu’il allait nous chercher du café. Nous avons essayé de la rattraper, mais elle a réussis, on ne sait comment, à nous filer entre les doigts.

Je soupirai et me laissai retomber sur mes oreillers non sans lâcher un gémissement de douleur.

— Vas-y doucement mon amour, intervint Patrick.

— J’aimerais me reposer encore un peu. Tu veux bien chanter pour moi?

Mon amoureux m’embrassa sur la tempe gauche et commença à chanter les chants créoles qu’il m’avait chantés un peu plus tôt. Je somnolai une trentaine de minutes et fus réveillée par le médecin qui venait pour signer ma permission de sortie. Une fois dehors, je me cramponai aux bras de mon fauteuil roulant. Nous ne reprîmes pas la jeep comme je le pensais, mais une Cadillac XT5 de couleur noire. Patrick me souleva et m’installa sur la banquette arrière et attacha ma ceinture.

— Tu sais, je peux le faire moi-même, dis-je en riant.

Pour toute réponse, il m’embrassa tendrement. Il alla ensuite s’installer sur le siège avant à côté de Sawyer qui mit le contact et se mit en route. Nous roulâmes quelques minutes en silence quand le portable de Patrick sonna.

— Allô?… Ha oui! Vous avez fait vite… Parfait merci.

Il raccrocha.

— C’était les déménageurs. Tes effets personnels sont rendus chez moi.

— Merci, dis-je simplement.

Le reste du trajet se fit en silence. La nuit était tombée lorsque nous arrivâmes à destination. Il faisait exceptionnellement froid et humide pour une nuit de mai et je frissonnai. Sawyer déposa son veston sur mes épaules. L’allée n’était pas pavée, mais de terre battue. La maison était faite de pierre des champs avec un balcon en chêne massif. La maison semblait grande et accueillante. Nous entrâmes et Sawyer se dirigea vers la cheminée dans laquelle il jeta plusieurs bûches et du papiers journal. Puis, un feu ronfla bien vite dans la cheminée. Il sortit de nouveau à l’extérieur pour aller fouiller dans le coffre de la voiture et revint avec plusieurs sacs de provision.

— Avec ça, on en aura pour plusieurs jours. Je reste avec vous cette nuit. Demain matin, nous irons pêcher sur le lac près d’ici. Jessie, installe toi sur le divan pour l’instant. Tu dois restée sous surveillance pour les prochaines heures. Nous nous relayerons pour te réveiller régulièrement. Patrick me borda et je m’endormis à la lueur dansante des flammes, tandis que lui et Sawyer discutaient entre eux.

— Je ne suis pas revenu ici depuis que ma femme a été… C’est ici que c’est arrivé. Depuis, ma fille et moi évitons soigneusement cet endroit. Nous ne pouvons pas nous résigner à vendre cette maison. Ma femme l’adorait. C’est une partie d’elle.

— Je comprends, répondit Patrick.

Je Bougeai et gémis dans mon sommeil. Mon amoureux posa sa main sur mon front, ce qui m’apaisa aussitôt et me fit sourire rêveusement.

— Vous vous êtes connus comment tous les deux?, demanda Sawyer à Patrick.

— Dans une bibliothèque municipale. Elle était réticente au début je l’avoue. On est allés boire un verre, et je l’ai raccompagnée chez elle. Elle avait un copain dans ce temps là, et elle n’avait jamais été infidèle. J’y suis retourné tôt le lendemain matin. Elle m’a ouvert et une fois entrer, on s’est regardés et embrassés. Elle tremblait comme une feuille. On a fait l’amour ce matin là et puis nous nous sommes revus tous les matins. Elle n’a malheureusement connu que mon prénom.

— Votre relation a durer combien de temps?

— Pas assez longtemps, intervins-je d’une voix endormie.

Patrick sourit et me prit la main.

— Tu devrais dormir mon amour, me dit-il.

— J’ai dormis toute la journée. Maintenant, j’ai un peu faim.

Sawyer m’aida à m’assoir et se dirigea vers la cuisine.

— Qu’est-ce que tu aimerais manger?, me demanda-t-il.

— Quelque chose de simple.

— Une bonne crème de poulet avec du pain?

— Oui, s’il vous plaît.

À ma grande surprise, une fois la soupe dans le chaudron, il le déposa sur les braises.

— La maison n’a pas été réapprovisionnée en gaz depuis 7 ans. Vous devrez cuisiner de cette manière.

— Aucun problèmes, dit Patrick.

La soupe fût bientôt prête et Sawyer nous servit trois bols, que nous dégustâmes avec une tranche de pain et un bout de fromage. Le reste de la nuit fût consacrée à discuter, jouer aux échecs et à somnoler. Le lendemain matin, Sawyer nous tira du sommeil très tôt. Nous nous dirigeâmes vers l’arrière de la maison où se trouvait une forêt qui descendait en pente raide. Nous descendîmes un escalier de bois, jusqu’à un lac. Un quai ballotait devant nous, au gré des vagues. Les cannes à pêches nous y attendaient déjà, ainsi qu’une boîte de vers de terre. Nous pêchâmes tout l’avant-midi, profitant de la quiétude du lac. Nous attrapâmes 10 poissons en tout. Sawyer s’occupa de les nettoyer et les fit cuire pour le dîner. Le portable de Patrick sonna et il répondit :

— Allô?… Expliquez-lui que je ne peux pas faire autrement… Avec ce qui est arrivé, je ne veux pas la laisser seule… Oui je sais, il ne faudrait pas qu’ils aillent voir une autre compagnie, ce sont nos plus gros clients… Bon, bon ok. C’est d’accord. Arrangez un rendez-vous pour cet après-midi. Il raccrocha et me dit:

— Il faut que je m’absente. Notre plus gros client veux me rencontrer. Je voudrais bien rester mais il est le budget de notre entreprise à lui seul.

— Je comprends. Il faut que tu y ailles. Je suis en sécurité ici. Personne ne sait où on se trouve.

— Je vais devoir y aller aussi, je suis de service ce soir. Je vais appeler un de mes collègues qui viendra me relever ici, afin que tu ne restes pas toute seule.

Il s’éloigna pour téléphoner. Quant à moi, je me blottis sur les genoux de mon amoureux. N’ayant pas d’autres vêtements j’arborais toujours le tailleur de la veille. Patrick fit remonter sa main sur ma cuisse tout en m’embrassant dans le cou, puis, son pouce atteignit mon sexe qu’il frôla doucement, ce qui me fit gémir. Je sentais son sexe durcir sous moi. Sawyer revint vers nous, en rangeant son portable dans sa poche. Patrick retira sa main, mais me maintint sur lui afin de cacher son érection naissante.

— On peut y aller, dit Sawyer embarrassé, maintenant conscient de ce qu’il avait interrompu. Mon collègue de nuit, l’agent Messier, sera là dans environ deux heures.

Patrick me regarda fixement, visiblement hésitant à me laisser seule.

— Ne t’en fais pas, dis-je. Je ne resterai seule que deux heures. Puis il faut que tu ailles rendre la jeep à ton employé et que tu ailles à ce fameux rendez-vous. Je vais m’en sortir ne t’inquiète pas. Je m’enfermerai à double tour dans le chalet et n’ouvrirai la porte à personne, sauf à l’agent Messier.

Rassuré, mon amoureux me mit debout et se leva. Il m’embrassa ensuite longuement, puis, les deux hommes partirent en voiture. Quant à moi, je retournai dans le chalet et verrouillai la porte. Je fouillai la bibliothèque près du foyer et je pris un roman au hasard. Il était de Stephen King, un de mes auteurs favoris. Le titre, c’était misery. Il faisait partie de ceux que je n’avais pas encore lu et je m’installai devant la cheminée pour le faire. J’en était rendue au cinquième chapitre lorsqu’on frappa à la porte. Je me levai et demanda :

— Qui est-ce?

— C’est l’agent Messier. Je suis là pour remplacer Sawyer auprès de vous mademoiselle.

J’entrouvris la porte et j’aperçu un homme blond en uniforme. Il était grand, mince et il avait les yeux bleus. Je m’effaçai pour le laisser entrer, puis, retournai au salon pour poursuivre ma lecture. L’agent Messier s’installa dans un fauteuil. Dehors, le temps s’ennuageait. Un orage allait probablement éclater bientôt. Je me levai et remis des bûches dans la cheminée. Le tonnerre commença à gronder vers l’heure

du souper. L’air était lourd et chargé d’électricité. Il faisait de plus en plus sombre. J’allumai la lampe qui se trouvait près de moi mais une panne électrique se produisit. L’orage éclata à l’extérieur. La pluie tambourina sur les fenêtres et le toit. Le vent soufflait violemment, faisant trembler les murs de la maison.

Frissonnante, je me drapai dans la jetée qui se trouvait sur le dossier du divan sur lequel j’étais assise. Voyant les lumières s’éteindre, l’agent Messier se leva de son fauteuil et se rapprocha de moi, la main sur son pistolet, prêt à dégainer. Un fracas de verre brisé se fit entendre dans la cuisine. L’agent Messier se rendit sur place et vit que la fenêtre de la porte était fracassée par une branche d’arbre, qui avait été portée par le vent violent à l’extérieur. Soudain, il reçut un coup de chaudron sur la tête, qui le fit s’effondrer au sol. Alertée par le bruit, je vins voir ce qui se passait. Je fus pétrifiée de peur, lorsque je reconnus Caroline Quincy au milieu de la cuisine, un chaudron à la main, le policier, assommé, allongé près d’elle.

— Bonsoir, me dit-elle simplement.

Récit #122 – Les retrouvailles – Chapitre un – L’entrevue

 

Il faisait chaud en cet après-midi de fin mai et j’étais en train d’éplucher tous les cintres de mon placard, afin de trouver ce que j’allais mettre. J’étais hyper nerveuse car j’avais une entrevue pour un poste de graphiste dans la boîte la plus prestigieuse de la ville. J’optai pour un tailleur marine avec un chemisier blanc et des escarpins blanc. Mes yeux se posèrent ensuite sur mon réveille matin et, effarée, je vis que le bus que je devais prendre devait passer dans quelques minutes à peine. J’empoignai mon portfolio et mon sac à main avant de sortir à toute vitesse de mon appartement. Je descendis rapidement ma rue jusqu’à la station de bus qui arriva quelques secondes plus tard. Il était bondé et plusieurs personnes étaient debout. Je me déportai vers l’arrière et trouvai une place de libre à côté d’un homme. Celui-ci arborait plusieurs tatouages et boucle d’oreilles diverse. Il était vêtu de noir et ses cheveux ne semblaient pas avoir vu de bouteille de shampoing depuis longtemps. Je m’installai à côté de lui, m’efforçant de maintenir une certaine distance. Fort heureusement, il ne semblait pas s’apercevoir de ma présence. Le chauffeur prit un virage serré et je n’eus pas le temps de me retenir à la barre de sécurité et je fus projetée contre la poitrine de l’homme assis à côté de moi qui sembla soudain prendre conscience de ma présence. Il me regarda et je croisai son regard. Ses yeux étaient d’un vert si riche, si profond, que j’en fus hypnotisée. J’étais incapable de détacher mes yeux des siens. J’étais si absorbée que je sentis à peine ses bras m’entourer et sa main droite soulever ma jupe. Mes années de bonne conduite me rappelèrent à l’ordre et je voulu me dérober mais il m’embrassa. Sa main passa le barrage de ma culotte. Ses doigts agiles titillèrent mon clitoris et mon souffle se fit de plus en plus court. Mon corps se mit à trembler et je me mordis la lèvre pour contenir un gémissement lorsque j’explosai dans un orgasme qui me fit voir trente-six chandelles. J’ouvris les yeux, l’air coupable et remarquai, soulagée, que tout le monde nous tournait le dos. Ce qui venait d’avoir lieu resterait donc secret. Voyant mon arrêt, je sonnai et descendit du bus. Je me rendis dans les toilettes des dames et inspectai mon reflet dans le miroir. Mes joues étaient trop roses et mes yeux, trop brillant. Quant à ma culotte, elle était imprégnée de ma cyprine. Je la retirai et la fourrai dans mon sac à main et me rafraîchis avant de sortir et de me diriger vers le bureau de la réceptionniste. J’annonçai mon arrivée et elle me fit attendre dans la salle d’attente. Quelque Minutes plus tard, Elle revint me chercher pour me guider vers le bureau où j’allais passer mon entrevue. — Vous n’avez qu’à entrer sans frapper. Le patron vous attends déjà. Je lui fit un sourire qu’elle me rendit brièvement avant de reprendre le chemin de son bureau. Je tournai la poignée et entrai dans une vaste pièce claire avec une grande table en chêne massif. Derrière, trônait un grand fauteuil en cuir qui, pour l’instant, était retourné et, donc, je ne voyais que la tête. L’homme devait être grand et noir. J’allais m’annoncer quand il se retourna pour me parler :

— Bonjour, Vous devez être… Jessie?

C’est avec joie que je reconnu l’homme qui, il y a quelques années avait été mon amant. Son corps noir comme l’ébène était toujours aussi beau et son regard aussi doux que je m’en rappelais. Il se leva de son siège, contourna son bureau et vint se poster devant moi. Le silence qui régnait était si intense que tout ce que l’on pouvait entendre, c’était le battement des chamades de nos deux coeurs. Soudain, il s’élança vers moi. Sa bouche se faisait douce et pressante à la fois et ses mains caressaient mon dos, mes épaules, ma poitrine et elles étaient aussi légère que des plumes d’oiseau. J’avais chaud mais mon corps frissonnait. Mes mains partirent elles aussi à la découverte du corps de mon amant enfin retrouvé. Tout sur lui et en lui m’avait manqué. Je caressai son torse, son dos et ses épaules. Soudain, il me souleva et me déposa sur son bureau pour ensuite retrouver ma jupe. Il me lança un regard malicieux lorsqu’il vit que je ne portais pas de culotte. Il sortit son sexe et me chuchota :

— Ne t’inquiète pas mon amour. Je vais y aller doucement. Ça fait tellement longtemps. Allonge-toi.

Je m’allongeai sur son bureau et Patrick commença par masser mes cuisses en les écartant puis, sa langue se mit à l’œuvre. Sa langue titilla mon clitoris me faisant me tortiller de tous les côtés. Comme j’allais jouir, il s’arrêta et se redressa pour me demander :

— Tu es prête?

J’acquiesçai et il me pénétra tout en douceur. J’en sentis chaque centimètre, jusqu’à ce que le sente au plus profond de moi.

— Est-ce que ça va?, me demanda-t-il.

Je fis signe que oui et entourai sa taille de mes jambes. Il prit un rythme lent pour commencer et accéléra au bout de quelques minutes. Chaque coup de rein qu’il me donnait semblait m’emporter plus haut que le précédent et je devais me mordre la lèvre pour étouffer mes gémissements, de peur qu’on ne nous entende.

Dans un ultime coup de rein, je jouis intensément ce qui ne manqua pas de déclencher sa jouissance. Il lâcha de longs jets dans ma chatte. Par la suite, il me souleva et s’installa dans son fauteuil pour ensuite me déposer sur lui.

— Tu m’as tellement manquée, me dit-il en me serrant contre lui.

— Toi aussi tu m’as manqué… Je n’aurais jamais dû te laisser partir. Mon petit copain et moi, on s’est laisser quelques jours plus tard. Je n’arrêtais pas de penser à toi. Je n’avais aucun moyen de te prévenir que c’était terminer et que tu pouvais revenir. Promets-moi que l’on ne se quittera plus jamais.

— Plus jamais! C’est une promesse.

Nous nous embrassâmes tendrement et nous fûmes interrompus par des coups timides frappés à la porte.

— Monsieur?, demanda la réceptionniste. Votre prochain candidat est arrivé.

— Renvoyez-le! J’ai trouvé la personne qu’il me faut.

— Mais monsieur…

— Pouvez-vous faire ce que je viens de vous dire s’il vous plaît Agnès?

— Bien monsieur, dit-elle avant de se retirer.

Puis Patrick se tourna vers moi et me demanda :

— Tu veux venir chez moi?

— Bien sur, dis-je. Avec grand plaisir.

— Je peux t’assurer mon amour que ce plaisir est et sera partager.

Nous rîmes tous les deux en choeur. Je me levai et commença à remettre de l’ordre dans la tenue, pendant que Patrick faisait la même chose de son côté. Tout en me faisant une queue de cheval, je lui demandai :

— Tu crois qu’elle nous a entendue?

— Ces murs sont très bien isolés ne t’inquiète pas.

Je lui fis un grand sourire tout en prenant mon portfolio.

— Laisse-le ici. Tu le récupèreras quand tu viendras travailler, me dit-il avec un clin d’oeil complice. Il m’ouvrir la porte et nous sortîmes. Sa réceptionniste leva les yeux, étonnés en le voyant quitter le bureau si tôt. Je sursautai presque lorsqu’il me prit la main et j’eu envie de disparaître dans le sol lorsque nos passâmes dans la salle d’attente plein de candidats en train de plier bagage, déçus de ne pas avoir au moins eu la chance de persuader l’employeur qu’ils étaient le choix idéal. Tous me dévisagèrent avec un regard noir. Il faut dire qu’il n’est pas facile de percer dans le domaine d’infographie. Patrick se retourna vers sa secrétaire et dit :

— Faites mettre le bureau de la nouvelle infographiste dans mon bureau avant demain s’il vous plaît.

— Bien monsieur, répondit-elle.

Nous sortîmes en même temps que les postulants qui me lançaient tous des regards noirs à tour de rôle. Certains prirent leur voiture et, d’autre, se dirigèrent vers l’arrêt de bus. Une fille me dévisagea avec insistance.

— Comment ça se fait que tu aies eu le poste? On dirais que tu n’es qu’une débutante!, me lança-t-elle d’un air dédaigneux. Tu as couché avec le patron?

— heu…, commençais-je mal à l’aise.

— Cette jeune fille a eu le poste parce qu’elle a les compétences et non en échange de quelconque faveurs.

La fille se rapprocha de moi et murmura à peine assez fort pour que je l’entende :

— Tu vas le regretter!

Puis, elle fit volte-face et rejoignit ceux qui étaient en train de monter dans le bus. Mon corps fût pris de frissons. Patrick m’ouvrit la portière de sa voiture et je montai. Je demeurai silencieuse, me rejouant la scène qui venait d’avoir lieue. J’étais tellement absorbée par le fil de mes pensées que je ne remarquai pas immédiatement que Patrick me parlait. Angoissée, je lui lançai un regard d’excuse.

— Ne t’en fait pas, me dit-il pour me rassurer. Tu n’as rien à craindre.

En disant ces mots, il caressa ma nuque quelques secondes dans l’espoir de me détendre un peu. Je fermai les yeux, savourant son contact sur ma peau. Je n’arrivai pas à me détendre totalement néanmoins et une ombre obscurcissait mon bonheur. Nous fîmes le reste du trajet en silence, et je regardais, sans le voir, le paysage qui défilait autour de nous. Je me sentis rassurée lorsque la porte du stationnement sous-terrain se referma derrière nous. Une fois son emplacement atteint, Patrick sortit de la voiture et vint m’ouvrir la portière et je pivotai pour descendre du véhicule. Patrick prit mon visage entre ses mains et m’embrassa avec douceur. Je lui rendis son baiser et gémis lorsque je sentis ses mains caresser ma poitrine. De mon côté, je caressai l’énorme bosse qui déformait son pantalon. Je descendis la fermeture éclair et je sortis son sexe alors qu’il relevait ma jupe pour ensuite me pénétrer rapidement. Ses coups de reins se faisaient plus fort, plus puissant que dans son bureau. Je mordis le col de sa chemise pour étouffer mes gémissements. Sa main passa entre nous et titilla mon clitoris. C’en fût trop et je jouis en tremblant et en frissonnant. Il se retira et je me mis à genoux et le pris dans ma bouche. Je le suçai fort, faisant tournoyer ma langue autour de son gland. Je me goutais sur lui ainsi que son goût qui m’avait tellement manquée durant toute ces années. Il éjacula dans ma bouche une quantité impressionnante de foutre que j’arrivai néanmoins à avaler. Il me remit debout et nous réajustâmes nos tenues respectives. On entendit un raclement de gorge. Le gardien de l’immeuble s’approcha de nous. Son souffle était un peu court, ses joues, un peu trop rose et la fermeture éclair de son pantalon d’était pas complètement remontée. Patrick, comme moi, remarquâmes ces détails et nous nous lançâmes un regard complice.

— Bonsoir Patrick!, dit le gardien. Vous avez de la compagnie ce soir à ce que je vois?

— Oui j’ai de la compagnie et je vous serais reconnaissant de ne pas jouer les voyeurs et de retourner à votre poste s’il vous plaît.

Le gardien n’ajouta rien et fit volte-face pour retourner à son bureau. Une fois seuls, nous éclatâmes d’un

rire qui fût libérateur. J’y évacuai tout le stress de la scène qui s’était déroulée à la sortie de mon « entrevue » et je me sentis me détendre complètement. Nous montâmes dans un ascenseur dans lequel nous grimpâmes six étages. Les portes s’ouvrirent non pas sur un couloir comme je m’y attendais mais sur un loft. Il était composé de deux paliers. Le premier, celui sur lequel nous nous trouvions, était très grand. Il y avait une cuisine, un salon avec des tringles à rideau au plafond comme dans les Hôpitaux pour pouvoir séparer les pièces, ainsi qu’une cheminée au gaz. La salle de bain était fonctionnelle et de taille moyenne avec une très grande douche et une baignoire en oeuf. Au-dessus de la salle de bain, se trouvait

le second palier. Un escalier en bois tournoyant y menait et en haut, on pouvait trouver un grand lit, un écran plat et une console de jeu, un petit divan 2 places et un bureau de travail.

— Tu as faim?, me demanda Patrick.

— oui, répondis-je en souriant.

— Tu aimerais quoi?

— Je connais un bon restaurant chinois si tu veux. On pourrait faire livrer?

— Oui pourquoi pas. Je te laisse passer la commande. Dis au livreur de prendre l’escalier de service. Je vais sous la douche.

Il m’embrassa doucement et fila à la douche. Ne connaissant pas ses préférences, je commandai un peu de tout et filai le rejoindre sous la douche. J’enlaçai son corps ruisselant et chaud et il me rendit mon étreinte. Prenant du savon au lait de chèvre parfumé aux herbes, il se savonna les mains et caressa mon dos, le massant doucement, puis mes fesses et entre elles.

— C’est la seule chose que tu ne m’as pas donner, me dit Patrick en testant l’élasticité de mon anus.

Je lui souris et l’embrassai tandis qu’un de ses doigts pénétra mon petit trou.

— Tu as déjà été prise par-là?

— Oui il y a plusieurs années et l’homme qui l’a fait était… Disons moins gâté que toi par la nature.

— Rien ne presse. Si tu veux, nous prendrons notre temps. Il y a une boutique érotique à quelques coins de rue d’ici. On pourrait y aller ensemble et acheter ce qu’il faut pour nous permettre de franchir cette étape.

— Bien sur. Il vaut mieux sortir, le livreur ne va pas tarder.

Je sortis de la douche la première et passai sa chemise, alors qu’il drapait une serviette autour de sa taille. On cogna à la porte du balcon et je voulu aller ouvrir mais Patrick me retint et sortit sa carte de crédit. Une fois le repas payé, il me guida jusque dans le salon et ferma les rideaux, Ceux-ci étaient noirs, épais et doux. Il alluma ensuite la cheminé au gaz qui diffusa une douce chaleur et une lueur dansante dans la pièce. Nous nous installâmes à même le sol et mangeâmes notre repas avec des baguettes. Parlant du temps où nous avions été amant et ce qui s’était passer par la suite. Il fut surpris d’apprendre que j’avais été enceinte de ce qui aurait été son enfant mais que j’avais fais une fausse couche à treize semaines et que j’ai fais une grosse dépression par la suite.

— J’aurais voulu te le dire, mais je n’avais aucun moyen de te joindre. Une larme coula sur ma joue et Patrick se leva pour prendre mon visage entre ses mains.

— Ne pleure pas mon amour!, me dit-il en m’embrassant sur les yeux. Je suis là, je t’aime. Je serai toujours là pour toi à l’avenir.

— Promis?

— Oui mon amour… Je te le promets.

Il me serra fort contre lui, me soulevant pour que je le chevauche. Je m’accrochai à lui comme à une bouée de sauvetage. Je l’embrassai avec fougue et y mis toute mon énergie et mon désespoir. Ma chemise glissa sur mes épaules et je sentis son sexe durcir sous la serviette. Voulant le sentir en moi encore une fois, je passai la main entre nous et écartai le tissu qui nous séparait. Je m’empalai sur lui, poussant un grognement de soulagement. Mon amant m’imposa un rythme rapide et intense. Mes mains couraient partout sur lui et je savourai chaque courbe et creux de son épiderme.

— Je t’aime, dis-je entre deux gémissements.

— Je t’aime aussi, Tau here, mon amour.

Il empoigna mes hanches, malaxant du même coup mes fesses et, dans un ultime coup de rein, nous jouîmes au même moment. À bout de souffle, nous restâmes immobile, se contentant d’écouter la chamade du coeur de l’autre. Après ce qui me sembla une éternité, je me relevai, brisant notre précieux contact. Il se releva également et me prit la main.

— Je suis content que nous nous soyons retrouvés.

— Moi aussi, dis-je en souriant.

— Que dirais-tu de sortir pour aller prendre un dessert?

— Bien sur, répondis-je.

Je me rafraîchis dans la salle de bain, tandis que Patrick rangeait les restes du souper, avant de revêtir une chemise verte pastel et un pantalon noir. Quant à moi, je remis mon tailleur et mes escarpins. Une fois dehors, nous marchâmes main dans la main durant quelques minutes avant d’entrer dans la boutique érotique. Le magasin était très grand et les murs étaient remplis de marchandises de toute sorte comme des godes et des vibrateurs de toutes tailles. Nous prîmes ce que nous étions venus chercher, un plug anal, et fîmes le tour des étagères sans nous presser. J’examinai plusieurs pièces de lingerie et prit quelques modèles à essayer. Les cabines étant loin de la vitrine, je pouvais sortir et laisser Patrick m’admirer. La vendeuse me reluqua elle aussi, quoique, un peu plus discrètement. Je sélectionnai quelques modèles dont un déshabillé à bretelles fines en satin noir qui descendait jusqu’à mes chevilles et le peignoir assortis. En me voyant le porter, Patrick se mordit la lèvre et me regarda avec envie. Le gérant de la boutique sortit du salon des employés. C’était un homme dans la quarantaine au cheveux blonds longs jusqu’aux épaules retenus par un élastique noir. Il était un peu moins grand que Patrick, et il portait une chemise blanche immaculée ainsi qu’une cravate et un pantalon bleu marine. Il se présenta à mon amoureux :

— Bonsoir, Mon nom est Tom.

— Bonsoir, Moi, c’est Patrick, dit-il en lui serrant la main. Et cette jeune femme, c’est Jessie.

— Elle est magnifique, complimenta Tom.

Patrick s’adressa à moi :

— Cet homme viens de te faire un compliment. Tu devrais venir le remercier.

Je m’approchai en roulant des hanches et Patrick me fit mettre dos à lui avant d’ouvrir les pans de mon peignoir. Le satin et la fine dentelle pouvaient à peine contenir mes seins qui pointaient douloureusement tellement j’étais excitée.

— Ils ont beaux n’est-ce pas?, demanda mon amoureux à Tom.

— Très beau en effet, Répondit le gérant en posant ses mains dessus.

Les deux hommes caressaient ma poitrine doucement, me faisant gémir. Mes mains se posèrent sur la bosse du pantalon de mon amoureux que je caressai doucement mais fermement.

— Il n’y a pas que moi qui ait besoin de tes services mon amour. Regarde Tom, il bande pour toi et il a besoin que tu le soulages.

Tom souleva mon déshabillé pour caresser mon sexe. Je gémis sous la caresse de ses doigts. Mes mains allèrent ouvrir son pantalon pour ensuite sortir son sexe que je branlai doucement. Son sexe était doux et de bonne taille, bien qu’il ne fut pas dans les proportions de mon amoureux. Je me mis à genoux et le prit dans ma bouche. Quelques secondes plus tard, Le mandrin de Patrick réclama lui aussi mes soins. Tom pinçait douloureusement mes mamelons et les deux hommes n’avaient de cesse de gémir sous mes caresses. Tom fût le premier à jouir dans ma bouche. J’avalai le fruit de mon labeur. Ensuite, J’avalai le sperme de mon amoureux qui me releva pour ensuite m’embrasser à pleine bouche. Il me chuchota ensuite à l’oreille :

— Va te changer. Nous allons prendre un dessert à la crèmerie et ensuite, on rentre à la maison.

Me léchant les lèvres afin d’effacer les dernières traces de sperme qui restait, je laissai les deux hommes se reboutonner et discuter entre eux. À mon retour, les articles que j’avais choisis étaient tous dans un sac. J’y ajoutai le déshabillé que je venais de retirer. Un second sac accompagnait le premier, contenant sans doute des articles sélectionnés par Patrick. J’embrassai Tom langoureusement avant notre départ. Celui-ci me rendit mon baiser avant de nous dire que les articles que nous avions pris nous étaient offert par la maison. La vendeuse nous lança un regard complice. Nous sortîmes, moi et mon amoureux, main dans la main. Une fois sortis de la boutique, Patrick nous emmena dans une ruelle et sortit le plug anal que nous venions « d’acheter ».

Ensuite, il me prit par la main et me serra contre lui afin que je sente son érection gainée par son pantalon contre mon ventre. Il m’embrassa à pleine bouche, malaxant mon cul tout en douceur. Mon souffle devint court et je devais me mordre les lèvres pour étouffer mes gémissements. Il enfonça le jouet dans ma bouche pour que je lubrifie avant de le faire pénétrer tout en douceur dans mon anus. Ensuite, il me fit faire quelques pas pour que je m’habitue. La sensation était à la fois familière, ayant déjà pratiqué la sodomie au paravant, mais tellement étrangère à la fois, car ça faisait tellement longtemps que je n’avais pas user de cette pratique. Nous nous dirigeâmes par la suite dans son bar laitier favoris. L’endroit était bondé et nous dûmes faire la file pour commander. Peu de temps après, de nouveaux clients arrivèrent. Parmis eux, se trouvait la femme que nous avions croisée au bureau et qui était venue passée une entrevue pour le poste que j’ai finalement obtenus. Évidemment, elle nous reconnu aussitôt et se dirigea vers nous.

— Donc, j’avais raison cet après-midi!, me dit-elle. T’as coucher avec le patron pour avoir le poste.

— heu…, balbutiais-je.

Heureusement, Patrick vint à mon secours:

— Cela ne vous regarde absolument pas mademoiselle! Si cette jeune dame a eu le poste, c’est parce que nous désirions un regard neuf dans l’entreprise.

— Je peux aussi avoir un regard neuf!, protesta-t-elle à son tour.

— Combien d’années d’expériences avez vous mademoiselle?

— bientôt 8 ans d’expériences dans le domaine pourquoi?

— Au stade où vous en êtes rendue, il est impossible de « désapprendre » tout ce que vous avez acquis comme connaissance au cours de ces années. Je vous aurais refusée d’emblée.

— Alors vous préférez prendre une jeunette plutôt qu’une femme d’expérience?

— Oui mademoiselle, c’est exactement ce que je dis!

Elle nous fusilla du regard, fit volte-face sans rien ajouter et sortit du restaurant. J’attrapai la main de Patrick, le corps parcouru d’un frisson qui n’avait rien à voir avec la climatisation. Sentant mes mains glacées, Mon amoureux m’entoura de ses bras protecteurs. Nous arrivâmes au comptoir et commandâmes deux glaces italiennes à la vanille avant d’aller nous assoir dehors, sur la terrasse. Je picorai mon dessert, silencieuse et angoissée.

— Tu ferais mieux de manger, me dit Patrick d’une voix douce. Ça va refroidir.

Je ne pus m’empêcher de sourire à sa plaisanterie. Je pris une bouchée avant de lui faire une petite grimace. Il changea de place et vint s’installé près de moi sur la banquette de la table à picnic et embrassa le sommet de mon crâne. Il s’empara ensuite de ma cuillère, la remplis de glace à la vanille et la porta à mes lèvres. J’ouvris docilement la bouche mais il l’enfourna rapidement dans la sienne.

— Hé!, protestais-je. C’est ma glace.

Nous rîmes en coeur et reprîmes nos desserts respectifs. Dès que nous eûmes terminés, nous partîmes en direction de chez Patrick. En chemin, Je me retournai souvent, jetant des regards angoissés derrière nous. Puis, lorsque nous passions devant une boutique de vêtements, j’aperçus une silhouette à environ 5 mètre

derrière nous. Je tirai Mon amoureux par le bras et nous entrâmes presque en catastrophe dans le magasin.

— Qu’est-ce qui te prend?, me demande mon amoureux étonné de ma réaction.

— J’ai besoin de vêtement pour demain. Je ne peux décemment porter le même tailleurs deux jours de

suite. Qu’est-ce que tous le monde va penser?

Je jetai un coup d’oeil furtif à l’extérieur par la vitrine. La silhouette qui nous suivait aurait dû passer devant, mais ce ne fût pas le cas, elle nous attendait. Nous étions donc bel et bien suivis. Je fit le tour du magasin, choisissant des tenues au hasard quand Patrick me dit :

— Tu comptes venir au bureau vêtue d’un pyjama rose?

Je me figeai et regardai ce que je tenais dans ma main. Un tailleur d’une coupe vieillotte, qu’en temps normal, je n’aurais jamais porter, ainsi qu’un pyjama en flanelle rose bonbon. Je suspendis celui-ci sur une patère à ma gauche, là où je l’avais pris, et choisis quelques chemises, en prenant soin de choisir des couleurs qui s’accordent cette fois-ci, avec deux nouveaux tailleurs. Un bleu marine et l’autre noir. Nous passâmes à la caisse et une fois les achats effectués, nous sortîmes et Patrick héla un taxi qui passait dans la rue. Alors qu’il montait, je regardai partout autour de moi et je crus apercevoir la silhouette de l’homme

que j’avais aperçu plus tôt. Je m’empressai de m’installer dans le taxi et d’en verrouiller les portes. Patrick annonça son adresse et le véhicule se mit en mouvement. Mon amoureux posa sa main sur mon genou et je sursautai. C’est alors qu’il comprit que nous n’étions pas entrés dans cette boutique que pour m’acheter des vêtements. Une fois revenus à son loft, nous prîmes l’escalier de service et j’allai déposer mes achats

sur le lit avant de retirer ma veste et déboutonner ma chemise. Patrick me rejoignit en quelques enjambées et me fit assoir sur le lit. Ensuite, il me retira mes chaussures et massa mes pieds un à un, ce qui m’aida à me détendre un peu.

— Nous étions suivis à notre départ de la crèmerie?

— C’est l’impression que j’ai eu…, répondis-je. J’ai aperçu la silhouette d’un homme à environ 5 mètres derrière nous. Après que nous sommes entrés dans le commerce, il aurait dû passer devant la vitrine, mais il ne l’a pas fait. Puis, quand on est ressortis, il était là à attendre.

— J’ai ressentis ton angoisse et c’est pour ça que nous avons pris un taxi pour rentrer. Ta peau est glacée. Tu veux prendre un bain?

J’acquiesçai et il m’aida à me relever, me retira ma chemise et dégrafa ma jupe qui tomba sur le sol, ne me laissant que mon soutiens gorge. Je le détachai moi même et le laisser tomber. À mon tour, je défis chaque bouton de sa chemise. Mes doigts tremblaient tellement qu’il dut me venir en aide pour le faire. Pour me

rassurer, il me prit dans ses bras et me parla tout doucement :

— Tu ne risque rien ici. Tout va bien on est que tous les deux.

La chaleur de ses bras me fit du bien et je me blottis contre lui. Après quelques secondes, il ajouta :

— Tu trembles comme la première fois où on a fait l’amour. Viens, on va prendre un bain.

Me prenant la main, il m’emmena dans la salle de bain. Il se mit nu à son tour, puis fit couler l’eau de la baignoire. Il en ajusta la température, puis poussa un bouton afin que la trappe se referme et que l’eau commence à s’accumuler. Ensuite, il y versa le contenu de deux petites bouteilles. La pièce se mit à embaumer la vanille et la cannelle. Je fermai les yeux et laissai l’odeur remplir mes narines.

— Je vais te retirer le plug avant que tu ne t’installe dans le bain. Retournes-toi.

Je m’exécutai et il fit tourner l’accessoire durant quelques secondes. Je gémis lorsqu’il le retira tout en douceur.

— Installes-toi et détends toi. Je reviens dans quelques instants

Je m’allongeai dans l’eau chaude, me laissant envahir par les arômes des huiles parfumées qui émanaient partout autour de moi. Je fermai les yeux, puis, j’exhortai mon corps à se détendre. Je commençai par mes pieds, mes jambes, mes cuisses. Je fus interrompus par des coups timides frappés à la porte de la salle de

bain.

— C’est moi, j’entre.

Patrick entra avec une boîte rouge de bonne taille avec un ruban argenté dans les mains.

— C’est un cadeau de la part de Tom. Pour nous remercier d’avoir passer un bon moment. Tu veux l’ouvrir?

— Bien sûr, dis-je en m’emparant de la boîte qu’il me tendait.

Je détachai le ruban de satin et ouvris la boîte. À l’intérieur, se trouvait un gode vibrant d’environ vingt centimètres et d’une largeur de six centimètres. Je le sortis de sa boîte et le caressai sur toute sa longueur. Ma main s’arrêta sur l’interrupteur et je l’allumai. Il se mit à vibrer doucement. Je voulu augmenter la vitesse, mais Patrick me le repris avant de s’installer derrière moi. Il commença par masser mes épaules et mes bras, jusqu’à ce que je me détende complètement. Ensuite, il alluma de nouveau le jouet et le régla à la vitesse minimum. Il le passa sur la pointe de mes seins qui se dressèrent presque aussitôt. Il descendit ensuite sur mon ventre, me faisant me tortiller. Il descendit ensuite sur mon pubis, puis sur ma fente, où il ne resta qu’une seconde, le temps d’augmenter la vitesse du gode au maximum. Puis, revient se positionner sur la fente de mon sexe. Il maintint mes jambes ouvertes avec les siennes afin que je soit complètement offerte. Pendant qu’il titillait mon clitoris, il passa son autre main entre nous et testa l’élasticité de mon anus dans lequel il enfonça un doigt. Je gémis, contente de retrouver cette sensation si familière et qui m’avait tant manquée. Il accentua la pression sur mon clitoris et ajouta un second doigt dans mon cul. Je me tortillai dans la baignoire, faisant déborder l’eau du bain.

— Tu aimes?, me demanda-t-il en entamant un lent mouvement de va-et-vient avec ses doigts.

— ho oui! J’adore!

— tu es assez propre maintenant, me dit-il en retirant ses doigts et en éteignant le gode vibrant. Hop! Au lit!

Il se leva et me tendit la main. Je l’acceptai volontiers et sortit de la baignoire à mon tour. Remarquant son érection, je l’empoignai et le branlai doucement. Il me donna une tape sur la main, m’enroula dans une serviette, puis, me prit dans ses bras pour monter le petit escalier jusqu’à la chambre. Il me déposa sur le lit et m’ordonna de me positionner à quatre pattes, ce que je fis sans hésiter. Il fit pression sur ma nuque, je me retrouvai donc complètement offerte à lui. Il enfonça de nouveau un doigt, puis deux dans mon cul et ses va-et-viens se firent plus rapide que dans la baignoire. Il réactiva le gode et l’enfonça dans mon sexe trempé d’excitation. C’était la première fois de ma vie que je me faisais prendre en double. Mes doigts trouvèrent bien vite mon clitoris et je me branlai furieusement. Je sentais ma jouissance monter très rapidement quand Patrick retira ses doigts et le jouet de mon sexe. Le sien vint prendre sa place et il me pénétra d’un coup. Quand au gode, il le positionna contre mon anus.

J’eus un mouvement de recul.

— Ne t’en fais pas. J’irai doucement. Continue de te branler en même temps. Je vais te faire jouir comme tu ne l’as jamais fais avant.

Il se retira et poussa doucement le jouet en moi. L’excitation et la lubrification aidant, il me pénétra l’anus sans trop de difficultés. Il me pénétra à nouveau le sexe et la sensation de me sentir remplie était incroyable. Il empoigna le gode et lui donna le même rythme qu’il employait, c’est-à-dire, vite et fort. Une énorme vague de jouissance monta en moi, de plus en plus haut. Patrick monta l’intensité du gode au maximum et s’empara de mes seins.

— Baises-moi fort!! C’est bon!! Ha ouiiii…

Sur ces mots, je m’envolai vers le septième ciel. Que dis-je? Le huitième. Jamais, au paravant, je n’avais eu tel orgasme. Il sembla durer une éternité. Patrick jouit lui aussi violemment. Rassasiés, nous nous effondrâmes. Il retira doucement le jouet de mon cul et déposa un doux baiser sur chacune de mes fesses. Il descendit l’escalier et alla nettoyer le gode avant de le ranger à nouveau dans sa boîte rouge. Quant à moi, j’enfilai une de ses chemises et descendit à la cuisine. J’ouvris le réfrigérateur et en sortis le lait de chèvre. Je m’en servis un verre, que je bus à grand trait.

— Il est l’heure de dormir. Nous travaillons tous les deux demain.

— Je t’aime, dis-je en l’enlaçant.

Il posa un doux baiser sur le sommet de mon crâne et nous montâmes à nouveau dans sa chambre, où nous passâmes la nuit dans les bras l’un de l’autre.

 

 

 

 

 

 

Récit #121 – Semaine de pêche – Partie 3

Lorsque je me lève le lendemain matin, j’ai de la sueur qui me coule au visage. Je vois Phil qui se dirige vers la cuisine. Je le regarde.

— C’est donc ben humide ce matin!, dis-je.

— Ouais, ça arrive…

 

Dix minutes plus tard, tous les gars finissent par se réveiller. On se retrouve sur la table à pique-nique à l’extérieur. Les gars sont tous torse nu… Et Marc ne porte que ses boxers.

— Est-ce qu’on va pêcher aujourd’hui? demande Alex.

— Pas si c’est aussi chaud, commente Éric.

— Phil, tu sais si ça risque de se corriger pendant la journée?

— J’en doute…

— On prend un jour de break aujourd’hui?

— Ouais, on pourrait… Tout le monde est d’accord.

 

Tous les gars se regardent, hochent la tête.

— OK…

— Heille, les gars, lance Alex. Je savais que ça nous servirait. J’ai amené mon jeu de Monopoly!

— Monopoly… dis Éric avec dédain. T’a rien de meilleur?

— C’est un classique!

 

Je les laisse discuter. Je prends la direction de la cuisine. Je cherche de quoi qui ne me permettait de faire à déjeuner sans allumer le poêle… Mais je ne trouve rien. On a presque pu de lait, et pas de céréales… Alors je sors les œufs et commence à faire une omelette. Mais après seulement quelques minutes, il commence à faire chaud… Trop chaud! Et je décide de tout simplement retirer mon chandail et de ne porter que mon soutien-gorge. Bien entendu, lorsque j’apporte le déjeuner au gars, j’ai le droit à des « Woah! » et un peu plus de regards que d’habitude.

 

Après le déjeuner, il fait tellement chaud que les gars n’ont le goût de rien faire… Moi non plus… On reste étendus sur l’herbe à l’ombre d’un arbre, le seul endroit qui est un tant soit peu confortable compte tenu de l’extrême température. Après quelques heures de discussions sur plusieurs sujets tous les plus insignifiants que les autres, j’ai un flash. Je me lève.

— Je vais me baigner dans le lac! dis-je alors que je commence à me déshabiller.

 

J’enlève mon pantalon, je dégrafe mon soutien-gorge alors que je suis dos à eux.

— Attends, dit Phil. Et si il y avait des sangsues?

 

J’arrête sec de me déshabiller. Je me tourne un peu vers eux, une main cachant mes seins. Tout le monde se tourne vers Alex, le nerd du groupe.

— Nah, il n’y a pas de sangsue… J’en suis sûre à 99 %.

 

Je m’apprête à retirer ma petite culotte. Je fige de nouveau.

— Donc, il y a une infime chance qu’il y en ait?

— Je suis sûre de mon coup, ajoute-t-il… À 97 %!

— Heille, t’avais pas dit 99 %?

— Non… J’ai dit 95 % depuis le début! Les sangsues au Québec se nourrissent essentiellement de batraciens… Vous en avez vu? Non? Donc, pas de sangsues.

 

Je baisse ma petite culotte et je pars à courir vers le lac. Je me lance à l’eau et je commence à nager. Je vois les gars qui se lèvent qui se déshabillent aussi et qui s’avancent vers le lac. Une fois tout le monde saucé, je commence à les arroser. Les gars me pourchassent dans l’eau… Au début, je me rends compte que les gars en profitent pour regarder mes seins, mais ils finissent par s’y faire. Et pendant un bon deux heures, nous jouons dans l’eau. J’en viens même à oublier que nous sommes tous nus.

 

Lorsque nous sortons de l’eau, les gars sont assez gentils pour se tourner pendant que je prends ma serviette et que je m’habille. Nous passons le reste de la journée à végéter autour du chalet. Il fait trop chaud pour faire quoi que ce soit…

 

Vers 4 h, alors que je suis assise à la table à pique-nique, nous entendons une voiture s’approcher. Je lève le regard. Et je la reconnais. La voiture de mon ex.

— Oh shit! dis-je avec une voix étouffée que seul Alex et Marc peuvent entendre. C’est mon ex!

 

Je cours accroupi jusqu’au chalet et entre doucement sans faire de bruit. Je croise Éric, je mets rapidement un doigt sur ma bouche pour éviter qu’il ne trahisse ma présence. Je décide d’aller me cacher dans la cuisine, m’assois sur le sol. Par la fenêtre juste au-dessus de ma tête, j’entends des bruits de pas.

— Est-ce qu’on peut t’aider? demande Phil à haute voix.

— Désolé de vous déranger, lance mon ex. Je suis à la recherche d’une fille qui s’est perdue dans les environs.

 

Je l’entends qui déplie une feuille de papier.

— Désolé. Jamais vu, répond Phil.

 

Il demande à Alex et Marc qui lui répète la même chose. Il s’approche du chalet. Éric ouvre la porte. J’entends les souliers de mon ex qui foule le plancher.

— Ça ne me dit rien, dit Éric.

— Merci, dit-il en soupirant.

 

Il s’éloigne de quelques pas.

— Oh, ça dérange si je vais aux toilettes?

— Non, non. Deuxième porte à gauche, répond Éric.

 

Il marche vers la salle de bain. Puis c’est le silence complet. Personne ne dit un mot. Je lève un peu la tête au-dessus du comptoir, échange un regard avec Éric qui me fait signe de rester cachée. Mon ex sort de la chambre de bain, marche vers la porte. Mais il s’arrête.

— Il y a un problème? demande Éric.

— Non, non, répond-il.

 

Il marche vers l’entrée. Passe la porte. Je reprends ma respiration. Il marche dans la terre battue.

 

Mon téléphone sonne.

 

Je l’entends crier :

— Je le savais!

 

Je me lève rapidement. Courts vers la porte d’entrer, me retrouve sur la galerie. Je le vois qui court vers moi.

— Fuck!

 

Je saute par-dessus la rampe. La seule chose qui me passe par la tête, c’est que ma seule chance de le perdre, c’est de courir dans les bois. Je cours entre les arbres, changeant de direction au hasard. Mais après deux minutes de sprint intense, j’ai besoin de rependre mon souffle. Ça me soulage d’entendre Phil, Marc et les autres qui lui court après. Mais les pas se trop de moi, je me relève et recommence à sourire. Je l’entends qui sacre après moi. Et puis, j’entends un son sourd. Puis, ça devient silencieux.

 

J’arrête de courir. Regarde derrière moi. Je vois quatre gars qui encerclent quelque chose sur le sol.

— Il a glissé et il s’est frappé la tête sur un tronc d’arbre, me lance Phil.

 

Je m’approche lentement.

— Faites attention, dis-je. Il est quand même costaud…

 

Phil, qui est infirmier, s’approche de lui, lui ouvre une paupière. Il regarde et ausculte sa tête, touche son cou.

— C’est beau. On peut le déplacer. Il est juste un peu sonné. Rien de plus.

 

Ils s’y prennent tous les quatre pour le trainer jusqu’au chalet. Nous arrivons, l’installons sur une chaise.

— Attachons-le, suggère Phil. J’ai aucune idée dans quel état d’esprit il se sera lorsqu’il se réveillera.

 

Alex court vers une des chaloupes, rapporte une corde et l’attache solidement.

 

C’est à ce moment-là que ma pression commence à redescendre. Je me passe la main dans le cou pour me rendre compte que je suis littéralement couverte de sueur. Ça me pisse des cheveux, dans le bas du dos. J’ai des ronds de sueurs sur mes jeans. Je marche lentement vers la cuisine, me serre un verre d’eau bien froid. Retourne dans le salon et je le lui lance au visage. Il sursaute sur place, relève la tête.

— Pourquoi t’es pas allé t’amuser avec ta pute?

— Heille, fuck you! répond-il.

 

Phil se place devant lui.

— Tu l’insultes encore une fois, pis je te garantis que tu vas le regretter, dit-il avec un ton grave.

 

Il continue de respirer fort. Alex s’assoit sur le divan. Le regarde dans les yeux.

— Comment t’as su qu’elle était ici?

— Le vidéo et la facture.

— Quel vidéo? Quelle facture? demande Alex.

— Lequel de vous autres qui l’a fourrée?

— Réponds, insiste Phil.

 

Il crache sur le sol.

— Mardi matin. Elle m’a téléphoné. Elle a sucé un bat à la fin de l’appel. J’ai reconnu le foyer…

 

Les gars se tournent vers moi.

— J’ai aucune idée de quoi il parle, dis-je.

— Ah oui, hein? Tu veux jouer la conne? J’ai laissé mon téléphone tomber près de mon char. Allez le chercher…

 

Dave part et revient quelques instants plus tard avec le téléphone.

— 2-0-9-7-5-4, lance mon ex.

 

Le téléphone se déverrouille.

— Allez voir dans les photos. J’ai pris un screenshot.

 

La photo saute aux yeux dans les petites vignettes. Dave clique dessus. Et il n’y a aucun doute. C’est bien moi… En pleine action, un pénis dans ma bouche.

— Pas de doute, c’est bien notre foyer… déduit Alex en comparant la photo et notre chalet.

— Bon, okay… dis-je avec désinvolture. J’ai voulu prendre une petite revanche, le faire chier un peu.

— Mais on a ramassé Myriam à 90 km d’ici… Comment tu savais que c’était dans cette région?

— Swipe, répond-il.

 

Alex prend le téléphone et change de photo. On peut y voir deux boîtes de condom.

— La facture dans le coin en haut à droite. Il y a l’adresse d’une pharmacie. Ça prends pas un génie pour faire une déduction. Des chalets en bois ronds à courte distance de cette pharmacie-là, il y a pas des centaines. J’ai juste fait le tour…

— Bien joué… lui dis-je. Et qu’est-ce que tu espérais en me retrouvant?

— Te ramener à la maison.

— Hahaha… Fuck you! Jamais de la vie.

— Tu reviens à la maison… Sinon je le dis à tout le monde. Tes collègues, tes parents, tes amis que t’es une véritable slut. Que je t’ai retrouvé dans un petit chalet miteux avec cinq gars que tu baisais… Blanche neige et les cinq bites! Je vais même leur montrer la photo comme preuve.

— Efface-là, demande-je à Alex.

— Hahaha… Tu penses que je suis niaiseux. Je l’ai déjà envoyé dans le cloud. Prêt à publier partout sur le web. Toute la planète va te voir…

 

Phil grossit ses muscles, fait un pas vers lui. Je pose une main sur son épaule.

— On réussira pas à lui faire cracher son mot de passe.

 

Je m’avance devant mon ex. Je me tourne vers la gars et je déboutonne mon jeans.

— Qu’est-ce que tu fais? me demande Alex.

— Tout le monde à poil! lance-je.

— Quoi? répondent Alex et Dave.

— Tout le monde à poil!, dis-je en levant le ton alors que je pousse mon jeans plus loin et que je commence à détacher mon soutien-gorge. Si j’ai à vivre avec la rumeur que j’ai fait un gangbang avec cinq gars… J’aimerais au moins avoir vécu la partie le fun!

— Grosse salope! lance mon ex.

 

Je me tourne vers lui, retire ma petite culotte et lui enfonce dans la bouche pour le faire taire. Je me retourne, les gars sont tous pétrifiés, immobiles.

— Tout le monde à poil! lance-je de nouveau.

 

Je vois qu’ils hésitent… Je m’agenouille devant Marc et je tire son boxer vers le sol. Sa queue est déjà à moitié bandée. Je prends rapidement et commence à la lécher. Il devient dur rapidement. Lorsque je la retire de ma bouche, je regarde les autres. « À poil! » Je la remets dans ma bouche et je fais signe aux gars de se rapprocher. Éric et Dave sont les premiers à retirer leur boxer. Ils s’approchent. Je saisis leurs queues, une dans chaque main, et je commence à les caresser alors que je continue de sucer Marc.

 

J’entends les paroles inaudibles de mon ex derrière moi. Il m’insulte probablement de nouveau, mais je m’en fous. Je change de queue. J’essaie celle que je n’ai pas encore goûtée, celle de Dave. Elle est longue et fine. Je vois une quatrième queue apparaître dans ma vision périphérique. Je l’attrape, la caresse. La chaise derrière moi remue, fait craquer le plancher alors que mon ex se débat. Je me tourne vers lui.

— Quoi? Tu ne vois pas assez bien?

 

Je mets les mains derrière les cuisses de Alex, l’attire vers moi, me place perpendiculairement à mon ex, et je commence à la sucer. J’y vais lentement, savoure bien l’instant. Alors que je remonte mes mains sur ses fesses, je laisse sa queue entrer plus profondément dans ma gorge, jusqu’à la faire disparaître complètement. Lorsque je tire la tête vers l’arrière, je me cogne contre une autre queue. Je me tourne, la lèche, la suce à son tour.

 

Je me relève, je place les mains des gars sur mon corps, je leur demande de me caresser. Les dix mains commencent à me parcourir le corps, glisser sur lui. Mes seins, mes fesses, mon ventre, mes jambes. Je sens même un doigt frôler mes lèvres intimes. Dès que j’ai des bouches à ma portée, je les embrasse sur la bouche. Je sens une queue s’enfoncer dans le creux de mon dos. Je me tourne vers Éric, je lui demande d’aller chercher les condoms. Il part et revient quelques instants plus tard. Il m’en tend un. Je m’agenouille, regarde toutes les queues, et j’en choisis une. La plus grosse. Celle de Marc. Je le suce un peu alors que j’ouvre l’emballage. Puis je l’installe délicatement sur le membre. Je me relève, m’avance vers mon ex. Je pose mes deux mains sur chaque bras de la chaise, me penche. Marc comprend le message. Il se place derrière moi.

 

Alors qu’il fait pression pour me pénétrer, mon visage se retrouve à quelques centimètres de celui de mon ex. Je pousse un long soupir alors que la queue de Marc s’enfonce en moi.

— Tu sais quoi…, dis-je. Dis-le à tout le monde pour le gangbang… Je vais même pas le nier. On peut même prendre de photos si tu veux… Moi, je vais dire à tout le monde que tu étais censé participer, que c’était ton idée… Pis lorsque tu t’es retrouvé face à cinq queues, toutes plus grosses que la tienne, ta petite bite est la seule qui a pas levée. Hein? Comment tu aimes ma version?

 

Il marmonne alors que je fais signe à un des gars de s’approcher. Je me tourne légèrement et je commence à sucer cette queue. Je ne regarde même pas à qui elle appartient. Je la suce simplement à quelques centimètres de son visage. Après une bonne minute, je la relâche. Je me tourne vers Phil.

— Filme.

— Quoi?

— Filme-nous. Si tu le fais, je réalise n’importe lequel de tes fantasmes.

 

Ça le convainc. Il sort son téléphone de ses pantalons qui traine. Et il commence à nous filmer alors que je m’éloigne de mon ex. Je prends un des coussins du divan, le mets sur le sol devant moi. Je m’agenouille dessus, me mets à quatre pattes. Marc m’agrippe les hanches. Il me pénètre de nouveau. Éric se place devant moi. Je commence à le sucer. Je sens Alex qui attache mes cheveux. Ça prend une minute avant que les gars s’harmonisent, mais lorsqu’ils y parviennent, c’est vraiment le nirvana. J’ai les deux qui entrent et sortent en même temps de ma bouche et de ma chatte.

 

Autour de moi, j’entends quelqu’un qui déballe un autre condom. Alex vient remplacer Éric, alors que Dave se place derrière moi. Mais après quelques minutes, j’ai envie de plus… intense. Je me lève un peu la tête. Je regarde Alex.

— Va dans la cuisine. Prends de l’huile d’olive… Ne discute pas! ajoute-je en le voyant ouvrir la bouche.

 

Il revient avec la bouteille dans les mains.

— Vous allez me doigter délicatement le cul, dis-je au gars.

 

Je me tourne vers mon ex.

— Oui, oui. Je vais me les prendre tous dans les fesses. Je sais ce que tu penses… Que je n’aime pas l’anal… Mais je t’ai menti… J’adore ça! Quand c’est bien fait… Tu avais juste pas le tour…

 

Alex enduit sa main d’huile et il commence à me doigter les fesses alors que je retire le condom que Marc porte et le suce de nouveau. La sensation du doigt me surprend un peu au début, mais je finis par y prendre plaisir. Lorsque j’ai la bouche libre, je regarde Marc et je lui dis : « Toi, vu que tu as la plus grosse, je te garde pour la fin. »

 

Derrière moi, les gars continuent de me doigter les fesses à tour de rôle. Ils sont presque capables d’en mettre trois. Phil s’approche de mon visage avec son téléphone :

— Prête pour la vraie affaire?

— Oh que oui!

 

Les doigts se retirent et je sens une première queue me fouetter les fesses. Je reçois quelque goutte d’huile dans le creux du dos, ils me l’étendent un peu et puis je sens un gland tout dur, tout chaud faire pression. Et puis, je sens un petit coup, lorsque le gland entre en moi. Il prend une petite pause, puis il recommence à s’enfoncer en moi. J’halète un peu… Il continue de s’enfoncer, de me pénétrer… Jusqu’à ce que je sente ses couilles toucher le bas de mes fesses. Il commence à aller et venir. D’abord lentement, mais il prend de la vitesse.

 

Ça m’excite doublement de savoir que mon ex voit tout ça. Je me tourne vers lui et je lui souris. Je vois Phil qui me filme le visage. Mais il s’éloigne un peu pour aller faire un gros plan de la queue d’Alex qui me pénètre les fesses. Éric prend sa place quelques minutes plus tard. Alors qu’il atteint une cadence, Phil s’approche de nouveau de moi.

— Willing d’essayer la double pénétration?

 Oh my God Oui!

 

Les gars se replacent autour de moi. Dave se couche sur le sol, Éric de place derrière moi. Je commence par chevaucher Dave. Lorsque je suis bien confortable, je fais signe à mon autre étalon de se rapprocher. Ce qu’il fait doucement. Il se place lentement entre mes fesses, puis il entre. Je vois l’expression sur le visage de Dave changer littéralement.

— Oh shit… Je la… sens… moi aussi… chuchote-t-il.

 

Les deux queues en moi… C’est tellement bon… tellement pervers! Éric s’immobilise lorsque sa queue est entièrement en moi. Ils apprivoisent la sensation. Je les encourage.

— Allez-y. Bouger donc un peu!

 

Puis, ils bougent en même temps. Et la sensation est vraiment intense, vraiment surprenante. Les gars aussi y prennent plaisir. La preuve, ils sont loin de débander. En fait, ils sont tellement durs que ça me surprend qu’ils n’aient pas encore joui. Lorsque je lève la tête, je vois Marc et Alex qui nous regarde la bouche ouverte. Je leur fais signe de s’approcher de moi. J’agrippe leurs queues, je les caresse, je les suce… Mais je suis incapable de le faire trop longtemps. J’ai soudainement des papillons dans le bas du ventre qui m’envahisse. Je roule les yeux, je lâche des cris rauques… Et je cesse de respirer deux secondes… Puis c’est l’orgasme!

 

Mes cris résonnent dans le chalet. Les gars se retirent lentement. Dès qu’ils sont hors de moi, je me roule sur le sol, reprends mon souffle. Je finis par me redresser, m’accoter sur le bord du divan. Je continue d’haleter.

— Gâtez-vous les gars. N’importe où sauf dans les yeux, leur dis-je avec une voix faible.

 

Les queues s’approchent de moi. J’ai le goût de les toucher, de les sentir entre mes doigts, mais je n’ai juste plus d’énergie. Les gars empoignent leurs membres respectifs et se masturbent près de mon visage. Phil me tourne toujours autour, filmant avec son téléphone. C’est lorsque je lui fais un petit sourire que le premier jet m’éclate au visage. Je sursaute brièvement. Le jet m’a touché le visage en diagonale, commençant par ma joue, remontant mon nez, mon front, se terminant sur mes cheveux. Quelques secondes plus tard, je sens un autre jet, mais cette fois, c’est mes seins et mon ventre qui sont atteints. Puis j’en reçois un autre jet sur le menton… Puis, le quatrième dans les cheveux. Les gars s’écartent. Phil s’approche, s’accroupit. Il me filme le visage, le corps alors que je lui souris. Puis, il arrête de filmer.

 

Phil nous apporte tous de petites bouteilles d’eau.

— Qu’est-ce qu’on va faire de lui? demande Alex en regardant mon ex.

— Je m’en occupe, dis-je.

 

Je me lève lentement, m’approche de lui. Je passe ma main sur mes seins, et je caresse sa joue avec mes doigts dégoulinants de sperme et de sueur. Je vais derrière la chaise.

— Chef Boyardee, dis-je mi-sourire en regardant Phil.

 

Je me penche et commence à défaire les nœuds qui retiennent ses mains. Les gars sursautent alors qu’ils le voient se levé.

— Les gars… J’ai un aveu à vous faire… Tout ce qui s’est passé cette semaine… Ben c’était un scénario.

 

Les gars sont médusés.

— Tu veux dire que c’était pas ton ex? demande Alex.

— Mon ex… Non… Il est toujours mon chum, dis-je en l’embrassant sur la bouche. On ne s’est jamais chicané…

— Je le savais! lance Alex.

— Et qui est mon complice? lui demande-je.

— Phil! répond Alex en se tournant vers lui. C’est lui qui conduisait quand on t’a ramassé.

— Et c’est lui qui devait emmener l’eau le premier jour qu’on a pêché, complète Marc. Et qui a insisté pour qu’on garde notre spot!

— Ça à quel rapport? demande Alex.

— La photo sur le téléphone, dis-je. C’était sa queue… Quand il est venu chercher l’eau l’autre jour, je me suis gâtée…

— J’ai une autre question, commence Alex. Pourquoi?

— C’est pour vivre nos fantasmes, commence-je. Les miens, vous les devinez : Gangbang et double pénétration. Les siens, dis-je me collant sur mon chum, il aime me voir avec d’autres hommes, me voir les baiser, les faire jouir alors qu’il me regarde. Et il aime ça que je l’humilie, que je lui résiste. Alors Phil nous a écrit ce scénario… Et on lui a demandé de ne pas vous mettre au courant… C’est plus excitant de même. Non? demande-je avec un petit sourire malicieux.

 

Alex se lève. Il se tourne vers Phil.

— Merci bro. Je vais m’en rappeler longtemps!

— Merci, rajoute timidement les trois autres gars.

Récit #120 – Semaine de pêche – Partie 2

Ça fait peut-être dix minutes que je suis seule avant de finalement décider de me relever, complètement nue. Comme je sens toujours une petite pellicule de sperme qui colle sur ma peau, je décide d’aller prendre une deuxième douche.

Lorsque je sors, quelques minutes plus tard, je lave brièvement la serviette que j’ai utilisée pour m’essuyer le visage tantôt. Et puis, il me prend une soudaine envie de faire du yoga… mais complètement nue. Je n’avais jamais fait ça… Alors je m’installe au milieu du salon, sur le sac de couchage, dans la position du panca. Ça me fait tout drôle de sentir la petite brise fraîche provenant du lac m’effleurer la peau… Ça me fait sentir sexy!

Vers 15 h, je sors dehors, touche mon linge. Il est déjà sec. Je m’habille rapidement et commence à préparer le souper. J’emballe les épis de blés d’Inde dans du papier d’aluminium, j’épluche les pommes de terre, coupe les légumes.

Lorsque les gars reviennent de la pêche vers 17 h. Ils apportent un sceau avec cinq poissons. Cinq dorés.
— Ça n’a pas mordu plus que ça? dis-je.
— On en a pêché beaucoup plus… Mais on pas mal tous remis à l’eau. Ça, c’est le cinq plus gros qu’on a pêché aujourd’hui, précise Dave.

J’échange un petit sourire complice avec Marc lorsqu’on se croise.

Je commence à cuisiner. Les gars m’offrent de m’aider à préparer les poissons, mais je refuse. Je suis capable de le faire moi-même. Écailler et vider un poisson, ce n’est pas si compliqué… Je les fais mariner un peu dans du jus de citron et du sel pendant une demi-heure avant de les faire cuire.

Il est 20 h lorsque nous finissons de manger. Le temps de faire la vaisselle, il est 20 h 30. Les gars sont vraiment fatigués et ils décident d’aller directement au lit. Ils veulent se lever tôt de nouveau le lendemain matin. Comme nous avions discuté de la rotation, Phil se propose pour prendre ma place dans le sac de couchage, ce qui fait que je me retrouve à dormir dans le même lit qu’Éric.

Vers 21 h, alors que les derniers gars finissent par se coucher, je vais dans la chambre du fond. Éric est couché dans le lit, du côté gauche. Il est déjà à moitié endormi. Je retire mon chandail, mon jeans. Je mets mon téléphone sur la table de chevet et je m’installe dans le lit ne portant que mes sous-vêtements.

***

Mais au milieu de la nuit, je me lève. J’ai soif. En m’efforçant de ne pas faire trop craquer le plancher en m’avançant, et surtout, tentant d’éviter Phil qui ronfle au milieu du salon, je rejoins le petit réfrigérateur et me sert un petit verre d’eau. Puis je retrouve vers la chambre du fond.

Comme je reviens dans la chambre, j’utilise mon téléphone comme lampe de poche… Je remarque une bosse de l’autre côté du lit. Je fais comme si de rien n’était… Je m’installe , ferme les yeux… Et j’attends… Puis j’attends… Je n’arrive pas à dormir… en sachant qu’elle est là…

Je me tourne. À tâton, je finis par tomber sur une cuisse. Je déplace ma main, tombe sur un ventre. Je descends un peu et je frôle la bosse. J’ai un petit fou rire sur le coup. Éric dort toujours. Je la touche un peu, la tâte. Pas de doute. C’est bien une queue bandée! Je la libère des boxers, la touche, la caresse doucement pour ne pas le réveiller.

J’arrête quelques instants. Reprends ma place de mon côté de lit… Mais j’ai juste trop envie… Je vais alors sous les draps. Cette fois, c’est ma bouche qui cherche… Et elle trouve rapidement. Je donne un petit baiser sur le bout de sa queue, puis je commence à la sucer.

Je sens qu’Éric se réveille.
— Myriam?
— Oui? répondis-je avec une petite voix sensuelle.
— Rien, rien… Continue. Je voulais juste êtes sûre que t’étais pas un gars.

Je recommence à le sucer. Je lèche le manche avec ma langue, l’enfouis au plus profond de ma gorge. Il adore ça… Moi aussi… Je savoure bien sa queue… Mais comme je suis toujours sous les couvertes, l’air commence à être vicié. Je décide donc de prendre une pause.

Je me couche à côté de lui. C’est alors qu’il se place par-dessus moi. Je sens sa queue qui frotte contre ma petite culotte, qui chercher l’entrée, qui pousse espérant glisser en moi…
— Est-ce que tu en as? demande-je.
— Des condoms? Non, répondit-il triste. Je m’en venais passer la semaine avec quatre autres gars. Amener des condoms, ça ne m’est absolument pas passé par la tête…

Il continue de frotter sa queue contre mes cuisses, le bas de mon ventre.
— Mais, tu sais quoi… Si tu es capable t’arranger pour m’avoir les clés d’une voiture, je peux aller en acheter au village pendant que vous pêchez demain.
— Pas bête… Je vais voir ce que je peux faire…

Nous continuons de jouer un peu tous les deux. Mais nous finissions par nous calmer et nous rendormir.

***

Lendemain matin, vers sept heures, tout le monde se lève. Je vais préparer le déjeuner. Alors que je suis devant le poêle, à brouiller les œufs et cuire le bacon, Éric vient me voir. Il me remet discrètement dans le creux de la main, une clé.
— Fais attention, hein… me chuchote-t-il.
— Assure-toi que vous n’oubliez rien, dis-je. Faites pas comme hier.

Une heure plus tard, les gars me laissent de nouveau seule dans le chalet. Lorsque je suis sûre qu’ils sont bien partis, je me dirige vers l’auto. Je m’installe derrière le volant de la voiture de Phil et me dirige vers le village. Vingt minutes plus tard, j’arrive devant un petit Jean-Coutu. J’entre, me dirige vers la pharmacie, prends une… non, deux boîtes de condoms. Je passe à la caisse. La caissière, fin cinquantaine, me lance un regard étrange. Mais je l’ignore. Arriver dans l’auto, je pose les deux boîtes sur le banc du passager.

Puis, je décide de prendre une photo. Je sors mon iPhone, prends une photo, l’envoi à mon ex. Avec un petit commentaire : « T’inquiète… Je ne m’ennuie absolument pas! » Je décide de m’arrêter manger une bouchée dans un petit café juste à côté et je reviens au chalet.

Rien n’a changé depuis mon départ, donc personne ne s’est rendu compte de ma petite escapade. Je décide faire un peu de yoga… (nue!)

***

17 h, les gars arrivent. Sauf que cette fois-là. Ils ramènent qu’un poisson. Mais un vraiment gros. Un gros brochet. Il doit peser 7 ou 8 kilos faciles.
— Il y a été coriace, lance Dave alors qu’il le dépose sur le comptoir de la cuisine.
— Mon, on l’a eu, ajoute Phil avec un large sourire.

Je m’attelle à la préparation du poisson. Alors que je l’écaille, Éric vient me voir dans la cuisine.
— Et puis? chuchote-t-il.
— Je les ai, lui dis-je. Premier tiroir à gauche. Les clés sont là. Ce soir, je vais essayer d’avoir le divan-lit. Toi, porte-toi volontaire pour le sac de couchage.
— Parfait.

On s’échange des clins d’œil. Et il repart dans le salon.

Plus tard, ce soir-là, nous nous retrouvons tous autour du feu de camp. Phil commence par jouer de la guitare alors qu’on boit tous un peu de bière. Il essaie de faire une toune des Cowboys Fringants, mais ce n’est pas trop réussi…

— Myriam, lance Marc. Parle-nous donc de tes fantasmes!
— Mes fantasmes… Faire l’amour sur la plage… dans un ascenseur, dans un avion. Toi? lui demandais-je.
— Trip à trois, répondit-il simplement.
— Éric?
— Trip à trois, répondit-il lui aussi.
— Dave?
— Trip à trois.
— Alex?
— Trip à trois.

Je regarde Phil.
— Moi… Faire l’amour sur la plage, dit-il en hésitant… Avec deux filles!
— Vous êtes plates les gars!
— Ben quoi. On a le droit d’avoir tout le même fantasme, lance Marc.
— Toi, as-tu déjà fait un trip à trois? me demande Phil.
— C’est passé proche… Mais non…
— Qu’est-ce qui s’est passé?
— J’étais chez une amie, on parlait, son chum s’est greffé à la conversation. De fil en aiguille, on commence à parler sexe… Et à la fin, on lui a fait une double fellation. Mais bon, c’était le mauvais jour du mois… Alors je ne suis pas allé plus loin. Et l’occasion de ne s’est jamais présenter de nouveau.
— Question, comme ça, demande Alex. Comment on convainc une fille de faire un trip à trois avec une autre fille?
— Bonne question… Premièrement. Quand vous parlez fantasme avec vos blondes, évitez d’avoir qu’un fantasme. Jamais vous me ferez croire que c’est la seule chose qui vous fait bander. Et puis, on se sent un peu forcée de le faire… Deuxièmement, si vous voulez un trip à trois avec deux filles, vous devez être willing d’en faire un avec un autre gars… Il n’y a rien de gay à être nu devant un autre gars, surtout si c’est pour faire plaisir à une fille. Troisièmement, quand vous parlez de trip à trois, évitez de vous placer au centre du fantasme. Donnez un rôle important à votre blonde dans votre fantasme. Écoutez là. Si elle est bicurieuse, vendez-lui ça comme une opportunité d’essayer avec une fille pendant que vous la regarder. Si elle a un côté voyeur, vendez-lui ça comme l’occasion de vous voir avec une autre fille.
— Et toi, comment on te convainc?
— Moi… Je suis exhibitionniste… Qu’une fille me regarde pendant que je m’occupe de son chum, ça c’est plus mon genre.

J’échange un petit regard complice avec Marc. Je le vois bien dans son sourire niais qu’il se remémore ce qui s’est passé la veille.

— Est-ce qu’il y en un d’entre vous qui l’a déjà fait à trois? demande-je.

Silence.

Phil tousse.

— Moi, oui.
— Raconte, dis-je.
— Ben, c’était il y a quelques années. J’étais chez un ami pour jouer à un jeu vidéo… Sa blonde était littéralement en chaleur. Tout ce qu’elle voulait c’était baiser. On a arrêté de jouer, pis on se l’est tapé ensemble.
— C’était pas étrange? demande Alex.
— Ce l’était pour la première minute. Après, on a vraiment eu un bon trip de cul tous les trois. Pas de compétition, pas de jalousie. Que du plaisir charnel intense!
— Tu le referais?
— Quelle question ? Mets-en!

Nous continuons de discuter un peu. Mais les gars fatiguent. Et comme prévu, Éric et moi, nous nous retrouvons à dormir dans le salon. Lorsque nous sommes sûrs que les autres dorment, Éric vient me rejoindre sur le divan. Mais nous nous rendons compte qu’il grince vraiment trop pour faire quoi que ce soit. Je regarde par la fenêtre, et je vois le feu de camp qui continue de brûler dans la nuit. Je propose à Marc de prendre le sac de couchage, une couverte et d’aller nous installer devant le feu de camp.

Lorsque nous finissions de nous installer, je me place devant le feu de camp et je fais une petite danse lascive à Éric. Je le laisse me caresser les fesses, les hanches alors que je continue de danser lentement. Après quelques minutes, je retire le haut, retire mon soutien-gorge. Je lui prends les mains les dépose sur mes seins. Après quelques minutes, je le tire vers moi et je le force à se lever. Je commence à le déshabiller.

Nous nous frottons alors que nous continuons à danser au son des crépitements du feu de camp. Je finis par m’agenouiller devant lui, lui retire ses shorts, ses boxers. Sa queue est devant moi, bandée dure. Je commence à la toucher avec mes mains, ma bouche. Lorsque ça devient plus intense, je place mes mains derrière ses cuisses. J’entends sa respiration qui s’accélère, qui devient plus profonde, plus intense. Mais je le sens trop excité et je ralentis.

Je le couche sur le sac de couchage. Je sors un des condoms que j’avais mis dans la poche de mon pantalon et je l’installe lentement sur sa queue. Je me place au-dessus de lui, et insère lentement son membre en moi. Ses mains me caressent les hanches, les fesses. Je commence à bouger les hanches. Je prends ses mains et les déplacent tranquillement vers mes seins. Je continue de le chevaucher comme ça pendant quelques minutes.

Lorsque je me retire, il se met à genoux derrière moi, m’agrippent les hanches et il prend une pause. « Tes fesses sont vraiment parfaites… » Il me donne quelques coups de queue, qui il l’empoigne et la guide lentement vers ma chatte. Je la sens qui rentre lentement, profondément en moi. Il me caresse le dos, les hanches pendant quelques instants, puis je sens ses mains s’immobiliser sur mes hanches. Je sens ses doigts m’agripper, presser ma peau. Et il commence à me prendre doggy-style. Il commence lentement, mais il accélère rapidement. Je sens ses couilles qui frappent contre l’intérieur de mes cuisses alors qu’il continue de me donner de vigoureux coup de reins.

De mon côté, je suis de plus en plus excitée, suintante. Je commence à sentir de petits papillons dans le bas du vendre alors qu’il continue de me prendre. Mes bras commencent à devenir faibles et je finis par rapprocher mon visage du sol, un peu comme dans la position du Bālāsana. Éric continue de me pénétrer vigoureusement alors que les papillons deviennent de plus en plus nombreux dans mon ventre… Et puis, et puis… Je jouis. Je pousse de petits cris aigus que j’essaie d’étouffer afin d’éviter de réveiller les autres…

Éric ralentit un peu, mais il reprend le rythme lorsque je me ressaisis. Puis, une minute plus tard, je sens ses spasmes alors qu’il décharge son sperme en moi. Nous finissons par nous coucher l’un à côté de l’autre le temps que nous reprenons nos souffles.

— Avant qu’on retourne se coucher, mettons les choses au clair. Ce qui s’est passé là, tu ne le dis pas aux autres? Hein?
— Non…
— Et je ne veux pas que tu t’imagines quoi que ce soit… C’était que du cul. Rien de plus.
— Rien de plus, répète-t-il.